Risques de pollution au potager
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Il y en a de plus en plus dans les villes et on les appelle les potagers urbains. Il s’agit de récupérer les espaces verts, d’en améliorer la qualité de l’air et ainsi de lutter contre le bétonnage. Mais l’idée principale est une production d’aliments éco compatibles qui sont nourrissants et économiques. Les personnes ayant des potagers urbains cultivent dans des espaces abandonnés des pommes de terre, des carottes, des aubergines, des salades et toute une panoplie d’autres fruits et légumes. Mais ce geste écologique permet aussi de mettre sur les balcons des citadins des plantes aromatiques comme le romarin, la menthe ou la ciboulette.
Les grandes villes sont de plus en plus asphyxiées par le trafic routier et la pollution. Autant dire que le peu d’espaces verts qu’il y a est très souvent étranglé par le béton. C’est la raison pour laquelle les potagers urbains font l’unanimité. Une étude récente montre que dans une grande ville comme Paris, ils ont augmenté de 50 % l’année dernière. Certaines personnes ont même suspendu leur potager au-dessus des toits. Cette technique permet de garantir des produits sains qui améliorent les conditions de santé et contrebalancent les déséquilibres climatiques. Les individus mis en cage dans les villes trouvent dans cette initiative une bouffée d’oxygène.
Mais il fallait bien qu’il y ait une ombre à ce tableau si parfait. Des études ont montré que l’on retrouvait des métaux dangereux dans les potagers. Les plus impactés sont ceux qui sont cultivés à proximité de lieux de passage des automobiles. La question se pose alors de savoir si les produits issus de ces potagers urbains sont aussi sains que ce qu’il y paraît. Le fait de ne pas utiliser de pesticides n’est pas forcément gage d’un produit sain.
L’étude qui a été réalisée a voulu le faire de manière objective en prenant différents potagers situés dans des points divers d’une grande ville allemande. Les techniques de culture ont aussi été analysées. Que ce soit en potagers, en pot ou en terre, tout a été pris en compte. Même la quantité de trafic automobile a été évaluée. Les potagers présents en bordure d’une autoroute n’ont pas les mêmes résultats que ceux placés en bordure d’une route de trafic plus faible. Tout cela a permis de calculer la concentration de traces de métal dans la biomasse.
Le résultat est malheureusement décevant puisque les analyses ont révélé que la concentration de métaux trouvés dans les produits cultivés en ville était au moins le double par rapport aux produits proposés dans les rayons des supermarchés. Le produit le plus impacté est la tomate qui est extrêmement contaminée en milieu urbain. Le nickel et le cadmium sont supérieurs de 11 fois par rapport à ceux cultivés en campagne. Tous les taux relevés dépassent les seuils admis par l’Union européenne en matière de concentration de métaux.
Le seul moyen de faire baisser ces effets négatifs est de constituer des barrières de blocs ou de masse de végétaux. C’est une digue artificielle qui freinera la pollution. Mais cette étude est très controversée car la question de l’origine de la concentration de métaux a été soulevée. Est-elle due au terrain ou bien aux nappes phréatiques ? Ce serait alors les pesticides et la pratique de l’enfouissement des déchets qui en seraient responsables.
Voilà un sujet qui fait polémique et qui lance une guerre aux opposants de ces potagers urbains. Nous allons donc assister à des analyses et contre analyse.
Faites le bon choix et ne vous laissez pas influencer.
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