DOSSIER ETE : Auto Construction d’une maison Partie 6/6

  • Pour infos : Construction non perma friendly 

     25. L’ISOLATION DU SOL ET LA CHAPE

    Ordre des opérations

    1. Poser les plaques de liège.
    2. Placer les treillis à béton.
    3. Faire le niveau.
    4. Placer les joints de dilatation.
    5. Tirer la chape.

    Matériaux nécessaires

    • Liège en plaques.
    • Treillis de fer à béton de 3 mm de section.
    • Joints de dilatation (en plastique,de section enV renversé).Ils évitent que la dalle ne se craquèle et que le carrelage ne se fende.Ils servent aussi de repères de niveau et d’appuis pour la règle au moment de tirer la chape.
    • « Couscous » (sable spécial pour chape).

    A faire en prévision de la suite

    Vérifier la disponibilité du plancher en stock suffisant, sinon le commander.

    Commander le carrelage.

    Poser des plaques de liège

    Les grosses briques de terre cuite de la dalle sont déjà assez isolantes, mais on pose généralement dessus des plaques de liège de 5 ou 7 cm d’épaisseur. Faciles à découper au cutter et légères. Glissez- les sous les gaines électriques lorsque vous en rencontrez.

    Placer des treillis à béton

    Si l’on met du liège partout, même sous les planchers, il n’en est bien sûr pas de même pour les treillis à béton, qui ne se placent que dans les pièces à carreler, où l’on fera une chappe.

    Les treillis se vendent par plaques de 2 m par 1,20 m. Ils se placent sur toute la surface, y compris sur les gaines électriques. Calez de petits morceaux de briques sous les treillis pour les décoller du liège et pour que le béton puisse les enroberVous aurez sans doute quelques problèmes de hauteur aux endroits où les gaines se croisent et sur les gaines de PER. Si le treillis est trop surélevé,il affleurera (ou même dépassera) au moment de couler la chape.Vérifiez soigneusement le niveau,surtout près des portes. Si quelques gaines posent un vrai problème, ne mettez pas de liège à cet endroit, ou simplement des bouts, entre les gaines. Liez les plaques entre elles avec du fil de fer, pour éviter que tout bouge au moment de tirer la chape.

    Placer des joints de dilatation

    Partez de la porte d’entrée pour délimiter le niveau maximum de votre chape. Si vous savez vous servir du niveau à eau, c’est le moment ! Sinon, mettez des cales un peu partout, posez la règle de maçon et le niveau à bulle dessus et tracez des repères au bas des murs, dans toutes les pièces. Utilisez enfin le cordeau à poudre bleue pour tracer des lignes bien nettes tout le tour des pièces, sur les murs, à partir de vos repères.

    Il reste à placer les joints de dilatation. Comme ils vont vous servir en même temps d’appuis pour poser la règle au moment de tirer le béton, leur sommet doit être exactement au même niveau que votre repère autour des murs. Or, quand vous marchez, tout bringueballe. Il n’est

    donc pas facile de caler les joints de dilatation car ils sont légers. Commencez par les attacher au fil de fer sur les treillis : ils ont de petits trous exprès pour ça. Puis faites le niveau et posez des briques ici et là pour tout maintenir. Faites du béton et calez les joints, en faisant attention que les cales de béton elles-mêmes ne dépassent pas le niveau supérieur de la chape.Vérifiez tout. Laissez sécher une nuit.

    Tirer la chape

    tirer la chape
    Voilà typiquement le genre de travail à faire en bande.Au minimum : 2 à la bétonnière, 2 au transport, 2 à la règle de maçon. C’est le moment de compter ses bons copains (ceux qui n’ont pas de cervicale douloureuse ou de lumbago récurrent).

    Une chape ne se fait pas en béton mais en couscous : un sable à gros grains de 5 mm environ. Le couscous est plus agréable et facile à travailler que le béton. La technique pour le tirer est la même, mais il est plus léger et maléable.

    Commencez bien sûr au fond des pièces pour finir en sortant par la porte !

    Versez des seaux de couscous entre les joints, tenez la règle de maçon bien calée sur les joints, les bras bien écartés et tirez vers vous en zigzagant pour tasser et lisser le mélange sous la règle. Si de petites dépressions apparaissent, rechargez un peu à la truelle et tirez de nouveau sur cette zone. Les bords de murs seront à finir à la truelle ou à la taloche. Raclez les bavures de béton qui se collent en hauteur sur les murs au-dessus du niveau de la chape. Vérifez que les portes peuvent s’ouvrir et qu’il reste la place pour l’épaisseur du carrelage.

    Laissez sécher deux bons jours avant de marcher dessus.

    26. LE PLANCHER

    Généralement, on fait les enduits des murs intérieurs avant le plan­cher ou le carrelage, pour travailler sans crainte et éviter de les tacher. Reportez-vous au chapitre 29 si vous faites des enduits.

    Ordre des opérations

    1. Poser des tasseaux de niveau.
    2. Couper et clouer les lames de plancher en place.
    3. Protéger le plancher.

    Matériaux nécessaires

    Plancher.

    Tasseaux non rabotés de 3 à 4 cm de côté.

    Clous à tête d’homme.

    Huile de lin, essence de térébenthine.

    A faire en prévision de la suite

    Réceptionner le carrelage.

    Acheter la colle et le joint.

    Poser des tasseaux de niveau

    Les tasseaux se posent un peu comme les joints de dialtation de la chape. Il faut faire le niveau depuis la porte, en tenant compte de la hauteur du sol fini dans la pièce contiguë, de l’épaisseur des lames de parquet et de la porte. Calez soigneusement les tasseaux sur de petites cales de bois et maintenez-les avec des briques que vous enlèverez au fur et à mesure que vous poserez les lames de plan­cher. Lorsque le niveau est fait, revérifiez-le en diagonale d’un coin à l’autre de la pièce.

    L’espacement entre les tasseaux doit être d’environ 50 cm.

    Couper et clouer les lames de plancher en place

    Les lames de plancher sont bouvetées, c’est à dire qu’elles ont, sur toute leur longeur et sur les petits côtés, d’un côté une rainure en creux (bouvetage femelle) de l’autre un rebord en saillie (bouve­tage mâle).

    Le plancher se pose généralement parallèlement au mur de la porte. Posez une première lame,bouvetage femelle contre le mur de la porte. Clouez-la sur les tasseaux,juste au coin du bouvetage mâle et en biais (croquis p. 118). Enfoncez complètement la tête au chasse-clou.

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    Si votre pièce est grande, une deuxième lame entière va pouvoir être placée dans la continuité de la première. Sinon, mesurez au millimètre près et coupez un morceau adapté.Attention à respecter le sens du bouvetage et à tenir compte dans vos mesures des quelques millimè­tres de bouvetage mâle du petit côté de la lame.Vérifiez que votre morceau est coupé à la bonne longueur et placez-le comme le premier. S’il reste quelques millimètres avant le mur et que vous prévoyez de poser des plinthes, ce n’est pas grave. Si vous ne voulez pas de plin­thes, affinez vos mesures car une découpe zigzagante n’est pas très esthétique au pied des murs.

    Vous aurez à faire des découpes au niveau de la porte pour épouser la forme de son cadre. Le plus sûr est de faire d’abord un gabarit sur papier. Pour commencer le deuxième rang, utilisez le reste de la lame déjà coupée. Procédez ainsi pour toute la pièce.

    Si certaines lames sont un peu voilées et difficiles à poser, servez-vous d’une chute de lame encastrée dans le bouvetage :vous pourrez cogner dessus au marteau sans abîmer la rainure ou le bouvetage mâle.

    Vous serez peut-être amenés, ici ou là, à glisser un tasseau et à le caler de niveau sous une lame pour la clouer dessus si elle tombe dans le vide. Dans ce cas, clouez aussi la lame de la rangée suivante sur le même tasseau pour que l’ensemble soit plus stable.

    La dernière rangée est souvent pénible à placer. Il faut la couper sur toute sa longueur (et ne pas se tromper dans les mesures). Puis il faut la rentrer en biais et forcer pour que le bouvetage s’encastre et que la lame se retrouve bien à plat. N’hésitez pas à donner quelques coups de marteau, en protégeant le plancher par une chute de lame.

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    Protéger le plancher

    Un plancher nu non traité s’abîme très vite. Si vous voulez lui garder un aspect naturel sans le vernir, passez dessus au pinceau large un mélange d’huile de lin et d’essence de térébenthine, à deux ou trois reprises, en laissant bien sécher chaque fois. L’huile nourrit et fait gonfler le bois en le rendant étanche. L’essence n’est là que pour fluidifier le mélange et lui permettre de pénétrer profondément.

    27. LE CARRELAGE AU SOL

    Ici comme dans d’autres points du chantier, il y a l’école du super­rectiligne et celle du « propre, mais bon… ». Pour contenter tout le monde, nous allons donner les techniques du superrectiligne : les autres suprimeront quelques contrôles par ci par là. En fait, une exigence semble incontestable, c’est celle d’avoir un sol bien plan si l’on veut éviter de mettre des cales sous les tables toutes les deux minutes. Ensuite, que les joints soient tous absolument égaux ou pas, larges ou étroits, c’est une affaire de goût.

    Ordre des opérations

    1. Choisir la disposition des carreaux.
    2. Préparer la pose.
    3. Poser les carreaux.
    4. Couper et placer les derniers carreaux.
    5. Faire les joints.
    6. Nettoyer les carreaux.
    7. Poser des plinthes.
    8. Protéger les carreaux de terre cuite.

    Matériaux nécessaires

    Carreaux, colle, joint.

    Outils spécifiques

    Spatule crantée pour étaler la colle.

    Carrelette (si les carreaux ne sont pas trop épais et les découpes complexes, sinon la meuleuse est plus commode).

    A faire en prévision de la suite

    Rien de spécial.

    Préparer la pose

    Choisir les carreaux

    Pour l’intérieur, on peut utiliser tous les types de carreaux, depuis le ciment jusqu’à la terre cuite, en passent par le grés et la pierre. La faïence est réservée aux murs car sa résistance aux chocs est faible. L’épaisseur des carreaux peut se réduire à 1 cm contraire­ment à ce que l’on recommande pour l’extérieur (résistance au gel). Le choix est donc surtout lié au style de la maison, aux goûts de chacun, à l’usage que l’on fait des différentes pièces et à l’entretien. Ciment ou grès émaillé se lavent à grande eau mais sont sujets aux rayures. La terre cuite résiste assez bien aux chocs mais doit être traitée pour se patiner et ne pas se couvrir de taches, de même que le grés non émaillé.

    En choisissant la taille, pensez qu’un carreau qui semble grand dans le petit espace d’un magasin peut se révéler beaucoup plus petit dans une grande pièce. Les carreaux de taille moyenne ou petite sont moins sujets aux fractures que les très grands.

    Choisir la disposition des carreaux

    Certaines formes imposent un type de disposition (comme les carreaux hexagonaux), d’autres peuvent être placés de toutes sortes de façons différentes.

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    Si vous placez les carreaux en diagonale,vous aurez plus de découpes et plus de chutes. Mais les diagonales ont l’avantage de casser un peu le côté trop strict d’un plan simplissime.

    Tracer les axes principaux

    Si la pièce est parfaitement d’équerre sur ses 4 angles, vous pouvez simplement partir d’un coin du mur de la porte et faire des découpes en fin de travail sur les côtés opposés à ce coin.

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    Si un ou plusieurs murs ne forment pas des angles droits, l’équerre va vous servir.Tracez d’abord l’axe 1 (voir les croquis ci-dessus), à peu près au milieu de la pièce. Posez, sans les coller, une ligne de carreaux le long de cet axe, en partant du mur de la porte.Tracez l’axe 2 puis l’axe 3 (croquis p.l2l),et commencez à placer les carreaux depuis le centre.
    Si vous posez le carrelage en diagonale, inutile de vous compliquer la vie avec tout ça : il y aura de toutes façons des découpes à faire tout le tour.

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    Tracez le niveau du sommet des carreaux au bas des 4 murs, en vérifiant soigneusement à l’endroit de la porte.

    Ensuite,on retrouve nos deux écoles :on peut soit poser les carreaux à l’œil en suivant la première rangée collée le long de l’axe et en respectant grosso modo la largeur des joints prévus, soit poser des cordeaux à chaque rang ou placer une règle de maçon comme guide.

    Poser les carreaux

    Le principe de base

    La colle est un mélange tout prêt vendu en sacs de 30 kg environ. Ajouter de l’eau et remuer à la perceuse munie d’un mélangeur, jusqu’à obtenir une pâte élastique, assez épaisse et sans grumeaux. Si votre colle est trop fluide, les carreaux vont « couler » au fond et vous aurez du mal à obtenir un niveau parfait.

    Faites tremper les carreaux dans une grande poubelle pleine d’eau, surtout s’il s’agit de terre cuite, qui boit beaucoup. Mouillez le sol. Etalez la colle sur la largeur approximative d’une rangée. Nivelez-la à l’aide d’une spatule crantée. Posez les carreaux les uns à côté des

    autres et appuyez dessus légèrement.Vérifiez le niveau dans tous les sens à l’aide d’une règle de maçon et du niveau à bulle.

    Si vous n’aimez pas les joints larges,vous pouvez poser les carreaux les uns contre les autres. Une très petite dépression les borde généralement sur tout le tour :en pressant,la colle remonte, formant un début de joint fin que vous complèterez et égaliserez ensuite en rajoutant du joint.

    Couper et placer les derniers carreaux

    Lorsque vous en êtes au dernier rang, il faut toujours faire des découpes. Relevez les mesures du premier carreau manquant et coupez-le pour vérifier la façon dont vous mesurez. Si c’est bon, prenez ensuite les mesures pour une dizaine de carreaux à la fois et coupez-les. Si ce n’est pas tout à fait exact, continuez à travailler carreau par carreau.

    Les carreaux se coupent à l’aide d’une carrelette ou à la meuleuse. Si votre meuleuse peut être fixée à un établi,vous serez plus à l’aise. Sinon, mettez de bonnes chaussures épaisses (chantier ou montagne) et posez le pied sur le carreau à couper, le plus loin possible du disque, mais en le maintenant très fortement quand même : s’il est emporté par la force du disque, il peut vous entailler violemment. Mettez des lunettes de protection à cause des éclats possibles. Gardez les chutes :vous pourrez sans doute en réutiliser une bonne partie, la plupart du temps en les recoupant, surtout si vous travaillez en diagonales. Cela n’a l’air de rien, mais c’est un petit plaisir non négligeable de trouver dans ses chutes juste le morceau dont on a besoin !

    Faire les joints

    Lorsque tous les carreaux sont posés et que la colle a eu le temps de sécher, faites un joint bien liquide. Le joint est aussi un mélange vendu tout prêt auquel il faut simplement ajouter de l’eau.Il en existe du clair et du foncé.Attention aussi à sa nature : si vous avez fait une chauffage par le sol, vous devrez utiliser un joiConstruire Sa Maison Soi Memejpg_Page123_Image1nt spécial, légè­rement élastique, qui supporte bien la dilatation et la rétractation due aux différences de température.

    Une première technique consiste à étaler le joint partout, pour qu’il bouche tous les interstices, avant de racler la surface des carreaux avec une raclette en caoutchouc. Nettoyez les carreaux sans attendre avec un gos chiffon, puis répandez de la sciure de bois fine. Laissez la sciure absorber la laitance de joint. Quelques heures plus tard, balayez puis frottez les dernières taches avec une éponge humide.

    Une deuxième technique s’applique surtout à la terre cuite, qui boit beaucoup et se tache facilement : elle évite de recouvrir complète­ment les carreaux. Mettez du joint dans une bouteille en plastique (du genre des flacons de liquide à vaisselle, par exemple) et faites couler le joint le long des bords de chaque carreau, en en mettant le moins possible sur les carreaux eux-mêmes. Ensuite, supprimez les bavures à l’éponge humide,en la rinçant presque à chaque coup. C’est de toute façon une opération longue et fastidieuse.

    Inclure des traverses de bois

    Vous pouvez aussi compartimenter la surface en incluant des cadres ou des traverses en bois. Dans ce cas, prévoyez cela dès la prépara­tion de laSnap6 chape. Les joints de dilatation peuvent servir de guide : posez- en deux parallèles, écartés de la largeur du bois que vous voulez placer. Laissez-les vide de béton pendant que vous tirez la chape. Remplissez-les ensuite en calculant l’épaisseur du bois pour que sa partie supérieure arrive juste au miveau du haut du carrelage. Il est inutile de mettre du bois épais : des lames de plancher, éventuelle­ment teinté, font très bien l’affaire. Pour les placer, utilisez des vis à frapper. Elles sont fournies déjà en partie enfoncées dans des chevilles de plastique. Mettez le bois en place, percez un trou de la largeur de la cheville, en traversant le bois et en pénétrant dans le béton, de façon à pouvoir encastrer toute la cheville et à ce que la tête de la vis une fois frappée reste dans le bois.

    Fraisez le haut du trou sur une hauteur et une largeur de 1 cm environ. Placez la cheville et frappez la vis. Finissez au chasse clou pour que la tête de la vis soit à peu près à 1 cm sous la surface du bois. Mettez de la colle à bois dans le trou et enfoncez une cheville de bois à scier, de 1 cm de diamètre (on en trouve des tronçons de 1 cm de long et de divers diamètres). Sciez au ras du bois et teintez de la même couleur que la planche. Il vaut mieux poser le bois après la pose des carreaux, d’une part pour éviter de le salir, d’autre part pour pouvoir ajuster sa hauteur parfaitement.

    Poser des plinthes

    Lorsque les murs sont très réguliers, les plinthes se posent à la colle, comme le carrelage. S’ils ont des aspérités et ne sont pas complè­tement droits, posez les plinthes au mortier en absorbant les bosses.

    Protéger les carreaux de terre cuite

    Une fois secs, les carreaux de terre cuite doivent être traités comme le plancher neuf, à l’huile de lin et à l’essence de térébenthine. Badigeonnez généreusement toute la surface au pinceau large,laissez sécher, supprimez le surplus au chiffon. Recommencez l’opération au moins 3 fois.Vous aurez à le refaire au bout de quelques semaines d’utilisation.Ensuite, vous pourrez néttoyer à la serpillière comme n’importe quels carreaux. Si vous voulez un sol très brillant,mettez uniquement de l’huile de lin pour la dernière couche et frottez au chiffon de laine après avoir laissé sécher un jour ou deux.

    29. L’enduit intérieur et extérieur

    Les briques monomurs sont suffisamment isolantes pour éviter de faire une isolation intérieure. On traite donc quasiment de la même façon le côté intérieur et le côté extérieur des murs.

    Ordre des opérations

    1. Poser du « chocolat » pour protéger le bas du mur.
    2. Faire un drain tout autour de la maison.
    3. Faire faire le dernier terrassement.
    4. Boucher les alvéoles des briques de refend, les rebords sous les tuiles de rives, etc.
    5. Faire l’enduit d’accrochage.
    6. Faire la deuxième couche.
    7. Faire la troisième couche, éventuellement en la teintant.
    8. Frottasser (pas obligatoire).
    9. Faire les badigeons de chaux si la couleur n’est pas incluse dans la troisième couche.

    Matériaux nécessaires

    • « Chocolat » : il s’agit de plastique assez rigide, en rouleau, marron chocolat, avec des alvéoles rondes.
    • Bidim : c’est le textile solide déjà utilisé pour l’épandage.Vendu en rouleau, perméable à l’eau mais ne laissant pas passer la terre, il sert ici à protéger le drain.
    • Chaux, pigment (ocres par exemple).

    A faire en prévision de la suite

    Envoyer le formulaire d’achèvement des travaux à la mairie.

    Protéger la maison contre l’humidité

    Pour le moment, le mur du vide sanitaire est encore apparent. Une partie va être enterrée pendant le dernier terrassement, une autre sera enduite comme le reste du mur.

    Déroulez le « chocolat » et posez-le contre la partie du mur qui sera enterrée en rabattant le reste sur le sol.

    Clouez le « chocolat » avec les clous spéciaux livrés avec,juste assez pour le maintenir en attendant le terrassier. La partie convexe des alvéoles est à placer contre le mur, permettant la circulation de l’air. Posez un tuyau à drain en PVC tout le tour de la maison, à l’endroit où le « chocolat » fait un angle sol/mur, et faites le évacuer vers la pente naturelle du terrain. Les trous du tuyau sont dirigés vers le haut. Si vous avez beaucoup de chutes de briques et de tuiles, concassez-les et jetez-les sur le « chocolat » : cela fera un drain tout aussi efficace tout en recyclant ce qui aurait,sinon,fini à la décharge. Déroulez du bibim au-dessus de votre drain et faites passer le terrassier. La terre doit venir juste au-dessus du bord supérieur du « chocolat ».

    Préparer les murs

    Faites le tour intérieur et extérieur de la maison et repérez les endroits où le mur a des trous. Bouchez par exemple les alvéoles des briques de refendSnap7, la jonction entre le mur et les poutres, les rebords sous les tuiles de rives, etc. Pour éviter de perdre trop de mortier, enfoncez d’abord du papier journal mouillé, si les trous sont petits, ou incluez des morceaux de brique mouillée si les trous sont grands. Pensez à mouiller l’en­droit du mur sur lequel vous travaillez.

    Enduire : première et deuxième couche

    L’enduit d’accrochage

    La première couche d’enduit est une salissure plutôt qu’un enduit. Elle est destinée à créer des aspérités sur le mur trop lisse pour que la deuxième couche, beaucoup plus épaisse et lourde, adhère bien au mur. Mouillez abondamment le mur la veille et remouillez- le juste avant de travailler. Faites un mortier de chaux très liquide et jetez-le à la truelle sur toute la surface du mur. La brique reste visible partout entre les salissures d’enduit.

    La deuxième couche

    La deuxième couche a entre 1 et 2 cm d’épaisseur. Elle n’a pas besoin d’être lissée très proprement mais doit être assez uniforme en épaisseur et, surtout, ne pas comporter de creux et de bosses importants,qui seraient ensuite difficiles à faire disparaître à la troi­sième couche et auraient même plutôt tendance à s’accentuer.

    Le lancer

    La truelle se tient comme le montre la photo de la p. 127. On la charge en prenant un peu d’enduit sur la taloche, puis on projette l’enduit sur le mur d’un geste qui ressemble un peu à un revers au ping-pong, légèrement fouetté vers le haut. On recharge la truelle et on lance une nouvelle fois, juste à côté, etc. Laissez tirer l’enduit quelques minutes avant de le lisser à la taloche ou à la truelle.

    Le lissage

    Lisser à la taloche est beaucoup plus efficace qu’à la truelle, mais demande plus de force. Seul le bord inférieur de la taloche appuie sur le mur au début. D’un grand geste arrondi de tout le bras, on remonte l’enduit en l’écrasant sur le mur. Il s’étale, se lisse et s’ac­croche au mur. On repasse jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de creux et de bosses.Si l’on utilise la truelle,le geste est le même,mais toujours du revers, alors que la taloche s’utilise en « coup droit ».

    Enduire : troisième couche et couleur

    La troisième couche

    Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page128_Image1La troisième couche est la dernière. Les défauts qu’elle présente seront définitifs.A vous de voir quel aspect vous voulez donner à votre maison. On peut teinter l’enduit dans la masse, en mêlant du pigment dans la bétonnière. L’avantage est que la couleur résiste mieux aux intempéries. Elle est aussi plus uniforme. Si vous préférez quelque chose de plus nuancé, voyez la technique des badigeons de chaux, un peu plus loin.

    Il est possible d’utiliser la teinture dans la masse pour l’extérieur et le badigeon à l’intérieur, par exemple.

    Les particularités de la troisième couche

    Pensez à mouiller abondamment le mur au jet, la veille, puis à le remouiller avant de vous mettre au travail.

    Faites un mélange souple mais pas trop liquide.Vous apprendrez vite à trouver la bonne consistance :trop liquide, l’enduit est long à tirer et retombe ;trop épais, il est très lourd à tirer et fait facilement des bosses.Vous pouvez ajouter un produit hydrofuge à votre mélange.

    Attention aux raccords : ils risquent de se voir même après séchage. Il est donc nécessaire de travailler par pans de murs entiers et de bien effacer les raccords, en particulier entre ce qui se fait depuis le bas et ce qui se fait sur l’échafaudage.

    La technique du frottassage permet d’obtenir un mur d’aspect assez uniforme tout en gardant un côté naturel, avec le grain irrégulier de la terre.

    Le frottassage

    L’avantage du frottassage pour des non-spécialistes,est qu’il permet de réparer pas mal de défauts dûs au manque de pratique et de doser le degré de finition du mur. Il donne un aspect à la fois fin et pas trop rigide.

    Enduit teinté dans la masse et frottassé

    Enduit teinté dans la masse et frottassé

    Lorsque vous avez lissé le mur entier à la taloche ou à la truelle, laissez-le sécher un peu. La durée varie en fonction de la qualité de votre mélange et de la température extérieure. Le bon moment est celui où, lorsque vous frottez avec une éponge mouillée, l’enduit peut encore être travaillé en surface, mais ne se laisse pas embarquer par paquets. On doit par exemple pouvoir frotter énergiquement pour aplanir une bosse et remplir le creux à côté, sans que l’enduit se décroche du mur.

    Mettez des gants de vaisselle : choisissez-les avec des bras assez longs et un caoutchouc épais. Retournez les bras comme des bottes de mous­quetaire :vous éviterez que le jus de chaux ne coule quand vous aurez les mains en l’air :c’est important car la chaux brûle au point de creuser des trous dans la chair, et, généralement, on ne s’en aperçoit qu’à la fin de la journée, quand il est trop tard. (Tant qu’on y est, si cela vous arrive,badigeonnez les plaies avec de l’Homéoplasmine :cela se trouve en pharmacie et cela cicatrise plus vite).

    Revenons au frottassage. La technique consiste à mouiller une éponge et à la frotter sur l’enduit en faisant de petits mouvements ronds. En appuyant plus ou moins,on peut déplacer un peu de matière des endroits où elle est en trop vers ceux où elle manque. On efface aussi les coups de truelle ou de taloche trop visibles.

    Sous l’éponge, les plus gros grains de sable ont tendance à faire surface. Supprimez ceux qui laissent une trainée derrière eux. Soignez parti­culièrement les endroits de raccords pour les noyer dans la masse.

    En fin de journée, passez une brosse en chiendent à grands mouve­ments amples sur le mur, pour évacuer les grains de sable qui n’adhè­rent presque plus.Vous verrez : il en tombe beaucoup. C’est fini.

    Les badigeons de chaux

    Badigeons de chaux teintés aux ocres

    Badigeons de chaux teintés aux ocres

    Badigeon avec une pincée d'ocre

    Badigeon avec une pincée d’ocre

    Le badigeon se fait généralement à la chaux non pas grise mais blanche. Une mesure de chaux pour 10 mesures d’eau.Ajoutez une ou deux poignées de gros sel ou de colle à tapisser si vous voulez éviter de blanchir vos vêtements quand vous vous appuierez plus tard sur les murs, même secs. Si vous voulez teinter le badigeon, faites d’abord des essais avec de petites quantités pour voir ce qui vous plait et repérez les proportions.

    Important :d’une part les ocres ont un fort pouvoir de teinture, d’autre part il ne sert à rien de dépasser 50 % d’ocre par rapport à la chaux (au-delà, la couleur ne change plus). Deuxième point important : la couleur change beaucoup en séchant. Faites des essais sur de petits carrés à même le mur, notez les proportions des divers mélanges et laissez-les sécher avant de choisir… La chaux blanche donne des couleurs très lumineuses, parfaites pour l’intérieur. Pour l’extérieur, si vous voulez obtenir des couleurs moins vives, utilisez de la chaux grise : en particulier, les nuances proches des couleurs de la terre environnant votre maison seront plus facile à recréer à la chaux grise.

    Pour faire le mélange définitif,commencez par mettre très peu d’eau, toute la chaux et le colo­rant et faites une pâte épaisse que vous diluerez progressivement pour éviter les grumeaux. Le sel ou la colle se mettent en dernier, avant de remuer énergiquement. Pour badigeonner le mur, l’outil le plus commode est le pinceau de tapissier. Faites de grands gestes de tout le bras, verticalement puis horizontalement, et revenez sur ce que vous avez fait pour que le badigeon se lisse et s’émulsionne, ce qui lui donne un aspect velouté une fois sec.Si vous superposez les couches, vous obtiendrez des effets de transparence et des nuances plus natu­relles. Pour le reste, vous allez vous régaler sur les variations d’un mur à l’autre ou entre le haut et le bas du même mur.

    Attention aux yeux quand vous badigeonnez : ça brûle franchement ! Lavez à grande eau si vous recevez des éclaboussures.

    CONCLUSION

    Nous aurions pu encore faire un chapitre sur la peinture… mais ça, tout le monde l’a plus ou moins déjà fait dans sa vie et c’est plutôt une affaire de pratique. Nous aurions pu aussi parler de la fabrica­tion d’une cheminée ouverte, mais la nôtre est encore à faire depuis trois ans !

    Ce qui permet, avant de vous souhaiter un bon chantier, de vous donner un dernier petit conseil d’ami : n’arrêtez pas tant que tout n’est pas fini. Ce qui reste peut attendre des années ensuite, avant que vous ayez le courage de vous y remettre.

    Et maintenant, bonne chance et bonne réussite dans votre entreprise !

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    bibliographie

    Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page133_Image1

    Texte Sylvia Dorance Photos Zaïna Ben Ali

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