DOSSIER ETE : Auto Construction d’une maison Partie 3/6

  • Pour infos : Construction non perma friendly 

    10.LA DALLEla dalle

    Voilà l’un des meilleurs moments du chantier pour « inviter » une dizaine de bons copains à mettre la main à la pâte. En un jour vous pourrez venir à bout de l’installation des poutrelles, de leur étayage et de la mise en place des hourdis.Avec même le temps de faire un repas festif à midi pour donner du moral aux troupes.

    Ordre des opérations

    1. Poser les poutrelles et les hourdis.
    2. Etayer au fur et à mesure.
    3. Ferrailler. Relier la ferraille à la terre.
    4. Bâtir le muret de planelles.
    5. Préparer l’arrivée du béton.
    6. Réceptionner et tirer le béton.

    Matériaux nécessaires

    Dalle

    Pour commander la dalle, vous donnez votre plan au fournisseur et c’est lui qui fait le calcul.Attention : pensez à faire figurer sur le plan l’endroit où arrivent vos canalisations verticales : il ne faut pas qu’une poutrelle tombe juste à cet endroit-là. Les éléments de la dalle sont livrés avec un plan et un descriptif de la mise en œuvre.

    Vous pouvez bien sûr discuter avec le fabricant pour qu’il détaille et explique le plan et la mise en œuvre. Le nôtre nous a carrément fait une liste de chaque type de fer à mettre à chaque endroit.

    L’ensemble comprend :

    Les poutrelles faites sur mesure (section en forme de T renversé, fer à béton dépassant au bout, longueur marquée dessus).

    Les hourdis. Ils peuvent être en polystyrène, en plastique moulé, en béton… De votre choix dépendra aussi la façon dont vous isolerez ensuite le sol et dont il sera étanche au froid. Nos hourdis étaient en terre cuite, saine et bien isolante, et c’est leur mise en œuvre qui sera expliquée ici. En fait, la procédure est assez semblable quel que soit le matériaux.

    Le fer à béton : en principe, le fournisseur de la dalle livre aussi le fer à béton nécessaire (nombre exact,bonne section,dessin de répar­tition). Sinon, renseignez-vous auprès de votre marchand de maté­riaux habituel car tout dépend de la forme et de la surface de votre maison.

    Eléments annexes

    Parpaings pour étayer.

    Planelles. Ce sont des briques très minces qui serviront à faire un muret tout le tour de la dalle, comme un coffrage pour le béton. Toupies de béton à 250 kg/m3. Pour la quantité exacte, demandez au fournisseur de la dalle.

    A faire en prévision de la suite

    Quand la dalle sera coulée depuis au moins 15 jours, réceptionner les matériaux pour les murs, en réfléchissant pour éviter l’alterna­tive habituelle : trop de manutention ou un chantier encombré. Il est intéressant de faire déposer une partie des palettes sur la dalle elle-même.

    Mais il y a un problème de poids, la dalle n’étant pas encore bien consolidée : l’idéal serait de charger les murs porteurs du vide sani­taire, puis de répartir les briques tout autour de la dalle assez vite pour ne pas être encombrés au moment de construire les murs porteurs intérieurs. En étayant bien les poutrelles, vous pouvez aussi prévoir dès le départ d’autres endroits à charger sans danger.

    Les poutrelles et les hourdis

    Les poutrelles sont munies de poignées, ce qui n’est pas un luxe car elles sont lourdes. Leur taille est notée dessus. L’opération est simple : il s’agit d’abord de poser toutes les poutrelles à leur place, en appui sur deux murs porteurs, en suivant le plan du fabricant pour la répartition et en respectant plus ou moins l’écart d’un hourdis entre deux poutrelles.

    Puis on place les hourdis.On commence sur un bord,avec des hourdis de pourtour, qui n’ont ni la même forme ni la même taille que les autres : ils doivent reposer d’un côté sur le muret du vide sanitaire et de l’autre sur le rebord de la première poutrelle.

    Au fur et à mesure que l’on ajoute des rangs de hourdis,on déplace légèrement les poutrelles pour bien caler le tout. On glisse des piles

    de parpaings sous le milieu de chaque poutrelle avant de placer la rangée de hourdis suivante, de façon à étayer solidement le tout. On procède ainsi jusqu’à ce que la totalité de la surface soit couverte. Toutes les poutrelles sont utilisées. Il se peut qu’il reste quelques hourdis, livrés en réserve par le fabricant, surtout s’ils sont en terre cuite, qui souffre parfois pendant le transport.

    Au cours de la pose, vous rencontrez les canalisations verticales. Normalement, vous ne devez pas avoir de problème si vous avez bien précisé leur emplacement sur le plan que vous avez donné au fabricant. Il suffira de tailler quelques hourdis à la meuleuse pour libérer le passage.

    Le ferraillage

    Le chaînage

    On commence par ceinturer toute la dalle par des armatures de 4 tors de 8 mm, reliés aux angles par des équerres (4 fois 1 m, coudé à 50 cm, tors de 8 mm).

    Vous aurez peut-être à soulever ou décaler quelques poutrelles, car la place est comptée. Attention : il doit rester de la place sur les murets du vide sanitaire, à l’extérieur des ferrailles, pour pouvoir bâtir le coffrage de planelles.Vérifiez avec une planelle tout le tour et, si nécessaire,décalez très légèrement les poutrelles ou raccour­cissez de quelques millimètres (pas plus) les tiges de fer qui les prolon­gent. Le ferraillage est une longue opération.ferraillage

    Le ferraillage sur la dalle

    Les indications qui suivent doivent être validées auprès de votre fabricant, par rapport à votre propre dalle.

    Le but de la manœuvre est de renforcer la dalle et d’en rendre tous les éléments solidaires.

    On place donc des équerres à la jonction de chaque poutrelle et du chaînage qui ceinture la dalle, puis des boucles aux extrémités.

    Ligaturez toutes les intersections avec du fil de fer, comme pour le ferraillage des fondations. Si vous avez un fer à souder, vous pouvez même souder les intersections. Ligaturez aussi la ferraille aux extré­mités des poutrelles et aux poteaux déjà en place. Les poutrelles se terminent par des fers de faible section, mais assez rigides qu’il faut accrocher aux chaînage.

    Reliez toute cette ferraille à la terre par une longue tige de fer à béton qui plonge sous le vide sanitaire,ou juste à l’extérieur du mur, et s’enfonce dans le sol. Ecartez les fers de ce sur quoi vous les posez, en glissant dessous des chutes de briques, pour que le béton les enrobe bien. Lorsque vous évoluez sur la dalle,marchez sur les hourdis pour ne pas déplacer les fers et bougez avec légèreté.

    dalle hourdis

    Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page50_Image1Les planelles

    Il faut ensuite bâtir un muret de planelles tout le tour de la future dalle. L’opération peut se révéler délicate pour deux raisons. D’une part le chaînage de ceinture (4 tors) laisse très peu de place et déborde même parfois. Il faut bricoler: D’autre part la base des planelles est étroite et il est difficile, du moins pour des débutants,de les coller bien droites et d’éviter qu’elles basculent avant que le mortier ne prenne. Mieux vaut les laisser sécher un ou deux jours avant que la toupie ne déverse ses tonnes de béton. Sinon, quel cauchemar !

    Les dernières vérifications

    Comblez, avec du papier roulé en boules serrées, les trous ménagés autour des tuyaux et des gaines, pour que le béton ne se perde pas, et aussi pour permettre aux canalisations de se dilater librement.

    Vérifiez qu’il ne reste pas de trous dans les hourdis, par lesquels le béton pourrait fuir.Vérifiez toutes les ligatures.

    Revérifiez la verticalité des poteaux.Vous pouvez encore la recti­fier très légèrement avant de couler la dalle. S’il faut une grande rectification,la seule solution est de couper et de replacer le poteau pour qu’il soit inclus correctement. Bien sûr, mieux vaut ne pas avoir à en arriver là car cela lui enlève beaucoup de sa solidité. Il est possible que le haut des planelles dépasse très légèrement le sommet des hourdis. Dans ce cas, elles dépasseront de la dalle et vous aurez à faire une petite arase avant de poser le premier rang de mur.

    Le béton

    Comme pour couler les fondations, il faut que le chantier soit parfai­tement prêt pour l’arrivée des toupies. Chacun a un râteau en main et tire le béton vers les creux et les bords de la dalle. Mieux vaut avoir des bottes ! Et attention à ne marcher que sur les hourdis, les seules zones qui affleurent du béton et ne comportent pas de ferraille.

    Si la toupie a déversé un peu trop de béton, basculez-le par dessus les planelles : vous pourrez toujours le casser à la masse, une fois sec, et l’enlever par morceaux.

    Enfin, attention à l’endroit où le livreur rince ses toupies !

    11. LES MURS

    Ordre des opérations
    Préparer la base du premier rang.les murs
    Monter les premiers rangs.
    Monter les murs de refend.
    Mesurer et placer les ouvertures.
    Remplir les poteaux.
    Matériaux nécessaires
    Dans le cas d’une maison en monomur :
    Briques « normales »
    Briques poteaux
    Briques tableaux
    Briques de calepinage :
    2 fois moins hautes que
    les briques « normales »,
    utiles pour ajuster la hauteur
    des murs par rapport aux mesures
    standard des ouvertures.
    Briques lintaux.
    Briques de refend (briques classiques de 20 cm de large).
    Chaux grise + sable pour mortier (ou colle à briques).
    Mélange à béton pour les poteaux.

    A faire en prévision de la suite
    Rien d’urgent pour le moment.Vérifier juste que l’on ne va pas se retrouver à cours de l’un ou l’autre des matériaux nécessaires (en particulier de l’un ou de l’autre des types de briques).

    Monter les briques
    Préparer la base
    On ne peut construire sur la dalle qu’après l’avoir laissé sécher 20 jours minimum.En attendant,si les planelles dépassent de la dalle, faire une arase en béton, de la largeur des briques monomur.

    Colle ou chaux ?
    Les briques monomur sont faites pour être soit collées soit posées à la chaux. L’avantage de la colle est que cela va vite, que l’isolation est encore meilleure que pour la chaux, puisque les briques se touchent, et que vous n’avez pas à charier des seaux et des seaux de sable, des brouettes et des brouettes de mortier, etc.

    L’avantage de la chaux, en tout cas pour les débutants qui ne font pas forcément des murs parfaitement horizontaux dès les premiers rangs, c’est que l’on peut rectifier les erreurs en jouant sur l’épaisseur du joint. La grille spéciale disponible chez le fabricant permet de faire des ruptures de joints qui améliorent l’isolation en ménageant des vides entre les bandes de mortier : on pose la grille sur le mur, on remplit de mortier en râclant à la truelle sur les barres de métal,on tire la grille.Il reste des bandes de mortier bien nettes.

    Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page52_Image1

    Monter les murs
    Pour fabriquer le mortier il suffit de respecter les proportions indiquées sur les sacs de chaux.Il doit être souple mais ne doit pas s’écraser lorsqu’on pose la brique. Vous prendrez vite l’habitude du bon dosage de l’eau. Ne pas faire tourner le mélange trop longtemps sinon il a tendance à s’émulsionner.

    Pour les premiers rangs,répartissez des briques un peu tout le long, dans votre dos,avant de commencer,pour n’avoir qu’à vous retourner pour trouver ce qu’il vous faut. Ensuite, lorsque vous montez sur l’échafaudage, faites des petites réserves régulièrement. Soignez particulièrement le niveau et la rectitude des premiers rangs, ce sera plus facile pour la suite. Un mur qui démarre mal à du mal à se redresser.
    Les briques doivent être montées en décalage vertical pour une bonne solidité des murs.

    Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page52_Image2

    Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page53_Image1L’idéal est de se partager le travail. L’un pose le mortier avec la grille, effectue les joints verticaux et récupère les bavures de mortier. Le deuxième pose les briques, les tape, en vérifie le niveau (et les scie quand il le faut).Ainsi, on avance vite.

    Au moment de scier des briques pour finir une longueur de mur, attention à choisir le bon côté car elles s’emboîtent les unes dans les autres par des tenons et des mortaises. Les morceaux doivent être mesurés avec précision si vous voulez optimiser l’isolation.

    Pour les joints verticaux, remplissez de mortier les encoches prévues pour cela entre les briques et tassez avec une baguette.

    Surveillez la hauteur de vos fers pour les poteaux et pensez à les prolonger lorsque vous arrivez * k plus ou moins à 50 cm de leur extrémité. Pour cela, coupez un nouveau tronçon en calcu­lant le plus précisément possible la longueur man­quante pour arriver juste au sommet du futur chaî­nage. Si vous n’êtes pas très sûrs, comptez plutôt plus large, quitte à avoir à recouper à la meu­leuse ensuite. Procé­dez comme pour toutes les jonctions : coupez des tiges de 10 mm d’environ 1 m de long et attachez-les solidement avec du fil de fer de part et d’autre du raccord, sur chacun des 4 tors.Attention à surveiller régulière­ment la verticalité du nouveau tronçon.

    Les murs de refendConstruire Sa Maison Soi Memejpg_Page53_Image2

    Vous avez le choix entre monter les murs de refend en même temps que les murs extérieurs ou les monter plus tard. L’avantage de la première solution réside dans le fait que tout monte ensemble et que vous avez moins de dé placements d’échafaudages.

    L’avantage de la seconde pour­rait être une meilleure circu­lation sur le chantier. Mais de toute façon, comme vous devez bâtir dès le début la jonction entre les murs exté­rieurs et les murs de refend, pour que ces derniers aient un ancrage solide, cela vous oblige à poser autant de briques du premier rang que vous aurez de rangs en tout et à bâtir une sorte d’escalier. La première solu­tion est donc finalement préférable.

    Les murs de refend sont fait en briques classiques et non en monomur, puisqu’il n’y a pas besoin d’isolation thermique. Les briques classiques sont généralement un tout petit peu moins hautes

    que les autres et surtout,elles s’enfoncent plus profondément dans le mortier au moment de la pose.Vous devez donc veiller à faire un mortier bien pâteux et des joints plus épais sur les refends pour pouvoir croiser les briques des deux sortes sans problème.

    Poteaux, tableaux

    Les briques poteaux, en forme de U, doivent être placées en alter­nance d’un rang à l’autre (ouverture vers la gauche ou ouverture vers la droite) pour respecter le décalage des joints d’un rang à l’autre. Aux intersections avec les murs de refend, il faut couper un côté de la brique poteau 1 rang sur 2, lorsque lConstruire Sa Maison Soi Memejpg_Page54_Image1a brique de refend doit venir s’encastrer dans le mur maître.

    Ne remplissez pas les poteaux.Avant d’avoir atteint 1 m à 1,5 m. Lorsque vous en êtes là, faites un béton assez liquide et versez-le par seaux dans le trou de chaque poteau, en tassant bien avec une longue tige pour faire descendre le béton jusqu’en bas et éviter les poches vides. Lorsque le niveau ne baisse plus quand vous remuez énergiquement, c’est bon.

    L’emplacement des portes extérieures est laissé dès le premier rang, bien sûr. Les deux côtés sont limités par des briques tableaux, livrées par deux,collées ensemble :une étroite et une large.Il faut les séparer à la scie et les utiliser en alternance.Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page54_Image2

    Attention à la verti­calité parfaite des bords de portes. Pour les mesures,que vous comptiez utiliser des portes du commerce ou faire faire des portes de format non stan- dard,vous devez pré­voir une largeur totale, d’un tableau à l’autre, supérieure de 4 à 6 cm à celle de la porte hors tout, cadre compris. En effet, avant de placer la porte, vous taillerez d’abord des feuillures (encoches) dans les briques tableaux, sur la face intérieure du mur, pour que la porte vienne s’encastrer dedans. Les briques poteaux sont prévues pour cela.Vos portes vien­dront s’encastrer dans les feuillures, pour une plus grande solidité et surtout pour une bonne isolation contre le froid et la pluie.

    A partir du 3e ou du 4e rang, vous commencez à laisser l’emplace­ment des fenêtres de la même façon et à limiter leur largeur par des briques poteaux. Calculez les mesures en comptant que vous ajouterez les embases et les seuils.Voir les détails au chapitre 18. Il n’existe pas de briques tableaux pour les portes des murs de refend. Arrêtez donc le mur de façon la plus propre possible.Vous boucherez plus tard en partie les alvéoles des briques avec du papier journal mouillé, avant d’enduire.

    Les aérationsConstruire Sa Maison Soi Memejpg_Page55_Image1

    Vous pouvez penser aux aérations de la maison en montant les murs. Vous pouvez aussi y penser plus tard. Dans le second cas,vous creu­serez le mur au burin et au riflard pour placer des grilles d’aération à l’intérieur et à l’extérieur, de part et d’autre du trou. Pensez à placer un morceau de moustiquaire en métal derrière la grille si elle n’en comporte pas déjà. Les grilles du commerce sont très chères pour pas grand chose. En découpant une « tranche » de monomur à la scie spéciale,vous pouvez faire des grilles tout aussi efficaces et plutôt plus esthétiques !

    Il doit y avoir une aération au minimum dans la salle de bain, dans les toilettes et dans la cuisine.

    12.LES LINTEAUX ET LE CHAÎNAGE

    Ordre des opérations

    Pour les linteaux

    1. Etayer
    2. Poser les briques linteaux.
    3. Ferrailler. Couler le béton.

    Pour le chaînage

    Uniquement les trois dernières opérations. On coule en même temps le béton dans la dernière partie des poteaux, encore vide.

    Matériaux nécessaires

    Briques linteaux

    Sable

    Chaux

    Fer à béton : 4 tors de 10 + tiges de 10

    Mélange à béton

    Ciment

    A faire en prévision de la suite

    Prospecter et demander des devis pour trouver la charpente et le bois nécessaire au toit.

    Les linteaux

    Selon la taille de vos fenêtres, il est possible que vous ayez à faire un rang de calepinage avant les linteaux : il s’agit de poser des briques dont la hauteur est égale à la moitié d’une brique normale. Elles sont livrées par deux, préfendues, et doivent être séparées avant la pose.

    Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page57_Image1Lorsque le haut des fenêtres est atteint, on arrête le mur « normal » 10 à 15 cm avant le bord du tableau, de chaque côté, pour qu’un tiers environ d’une brique linteau puisse reposer sur le mur. Ensuite, il faut étayer, pour préparer la pose des linteaux au-dessus du vide de l’ouverture. Les mesures doivent être prises avec beaucoup de précision pour que les briques linteaux viennent bien dans le prolon­gement horizontal du reste du mur. Pour cela, il faut tenir compte de l’épaisseur des tasseaux et de la planche de coffrage et de l’épais­seur du joint de mortier. On commence par poser deux tasseaux de part et d’autre de chaque côté vertical de l’ouverture,en les faisant dépasser dans l’ouverture. On les fixe avec un serre-joint et on vérifie leur hauteur et leur niveau. Ensuite, on pose un tasseau transversal de chaque côté et enfin une planche de coffrage dont la longueur est exactement celle de la largeur de la fenêtre.

    Lorsque tout est prêt et bien solide, posez les briques linteaux. Elles sont livrées avec un renfort qu’il faut casser au marteau.Si vous devez scier une brique, placez-là vers le milieu et arrangez-vous pour qu’elle soit exactement de la largeur qui manque ou bouchez bien les espaces, sinon le béton va s’échapper.

    Coupez ensuite des fers de 4 tors de la longueur totale des « canaux » de briques linteaux :le fer doit dépasser de chaque côté des ouvertures. Séparez le fer du fond par quelques morceaux de briques pour permettre au béton de se glisser dessous.

    Quand tous les linteaux sont préparés,faites une bétonnière de béton assez ferme et remplissez, en tassant bien pour occuper tous les espaces. Le béton doit venir au ras du haut des briques linteaux. Pour une ouverture très large (grande baie vitrée, porte de garage, arcade dans un mur de refend) placée de telle façon qu’elle recevra beaucoup de poids par dessus (un pignon et une ou deux poutres,

    par exemple, on doit faire un double linteau en superposant deux rangs. On peut aussi faire reposer le linteau sur le mur un peu plus largement de chaque côté de l’ouverture, mais, de toute façon, une brique doit se trouver à cheval sur le mur et sur l’ouverture, de chaque côté.

    N’enlevez les étais qu’au bout d’une vingtaine de jours minimum.

    Le chaînage

    On construit généralement un rang de mur au-dessus des linteaux avant de placer le chaînage. Mais ce n’est pas obligatoire et les linteaux peuvent faire partie du chaînage. Un argument pour séparer les deux : si vous avez l’intention, plus tard, de placer un store exté­rieur enroulable en toile, cela ne sera possible que si la hauteur entre le toit et le haut des fenêtres est supérieure à 40 cm.

    Quel que soit votre choix, vous procéderez de la même façon pour le chaînage : posez un rang complet de briques linteaux, en incluant les murs de refend et les poteaux.

    Coupez des fers de 4 tors de 10 mm de façon à remplir tous les « canaux ». Placez des tiges de 10, coudées, aux jonctions horizon­tales (coins de la maison, jonctions avec les murs de refend) et aux jonctions verticales (avec les poteaux). Solidarisez le tout avec du fil de fer. Pensez à séparer le fer du fond des briques linteaux à l’aide de petits morceaux de brique, comme d’habitude. Coulez le béton, si possible en une seule journée pour que tout soit le plus solidaire possible, et donc plus solide.

    13.LES PiGNONS

    Ordre des opérations

    1. Placer les cordeaux limitant la pente des pignons.
    2. Pendre les mesures et noter très précisément l’emplacement des poutres.
    3. Monter les murs en réservant la place des poutres.

    Matériaux nécessaires

    Briques normales. Briques de calepinage.

    Mortier de chaux. Béton.

    A faire en prévision de la suite

    Commander les poutres, les chevrons, la volige, les tasseaux de jonction.Voir détail au chapitre 14.

    Prendre un rendez-vous précis pour la livraison au moment où vous êtes sûrs que vous aurez fini les pignons. Préciser qu’il faut que la livraison se fasse par camion grue, que vous voulez que les poutres soient placées directement et donnez la hauteur de votre toit. Précisez aussi que vous voulez que le livreur puisse rester le temps qu’il faudra, bien sûr en payant : rien de pire que de devoir faire un tel boulot dans l’urgence et le stress.

    Les cordeaux

    Pour savoir où arrêter chaque rang de pignon, il faut maintenant placer des repères.

    Mesurez vos murs pour vérifier leur hauteur par rapport aux plans. S’ils sont un peu plus hauts ou un peu plus bas d’1 ou 2 cm, inutile de rectifier quoi que ce soit. Si la différence se chiffre à plus de 10 cm, tenez-en compte en ajoutant le même chiffre à la hauteur prévue pour le sommet du pignon. Il va maintenant falloir marquer un repère précis pour ce sommet de pignon.

    Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page58_Image1

    Plantez un clou à l’extrémité d’un tasseau et accrochez deux cordeaux au clou. Dressez le tasseau à l’endroit où se trouvera le sommet du pignon et fixez-le solidement avec un serre-joint traversant le mur (vous reboucherez le trou ensuite). Le clou doit se trouver exactement au point le plus haut du futur pignon.

    Il ne reste plus qu’à relier les cordeaux aux murs de chaque côté du pignon, par exemple en les faisant tendre par un bout de brique suspendu. La pente est ainsi matérialisée et vous avez un bon repère pour travailler.

    Renouvelez l’opération pour chaque pignon.

    Remplacement des poutres

    D’après le plan que vous avez fait de votre toiture,mesurez soigneu­sement l’endroit exact où viendront se placer les poutres, par rapport au sol et à la largeur du pignon. Si vous n’avez pas fait de plan, prévoyez une poutre de 25 cm de section (ou de diamètre si elles sont rondes) tous les 1 à 1,20 m environ.

    Les murs

    Montez les murs en escalier, en suivant la pente des cordeaux. Ménagez l’emplacement des poutres au bon endroit, en tenant compte de la section que vous avez commandée. S’il vous manque quelques centimètres sous une poutre, faites une petite arase de béton que vous devrez laisser sécher une bonne dizaine de jours avant la livraison des poutres.

    Quand tous les pignons sont montés, vérifiez la hauteur des empla­cements pour les poutres, par rapport au sol. Elle doit en particulier être parfaitement identique d’un pignon à l’autre pour la même poutre, sinon, au moment de poser les poutres à la grue, vous serez obligés de caler dans tous les sens,ce qui n’est ni commode… ni écono­mique lorsque le livreur facture le temps passé sur le chantier.

    Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page59_Image1

    14. LA CHARPENTE

    Ordre des opérations

    1. Réceptionner les poutres et les poser.
    2. Réceptionner les chevrons et la volige.
    3. Caler les poutres.
    4. Faire les arases des pignons.
    5. Placer les chevrons et la volige.
    6. Placer les tasseaux de jonction.
    7. Fabriquer le(s) chevêtre(s) (et les condamner !).
    8. Passer le tout au xylophène.

    Matériaux nécessaires

    • Poutres de 25 cm de section : rondes, elles ont l’avantage de ne rien faire bouger si elles se vrillent. Carrées, elles sont plus faciles à caler bien d’aplomb.

    Demandez qu’elles soient traitées avant d’arriver sur votre chan­tier. Généralement les scieries les trempent dans un bac de xylo­phène, de même que tout le bois qu’elles vous livrent, et vous garantissent le traitement pour 10 ans. Le sapin douglas est solide et perd peu de résine et il est moins cher que le chêne. Le cèdre sent très bon, mais son prix est élevé.

    • Chevrons de pin rough (non raboté) de 7 x 11 qui seront posés perpendiculairement aux poutres tous les 80 cm. Leur longueur doit être calculée pour dépasser du toit si vous voulez faire un auvent. Si vous voulez faire une génoise, ils doivent être coupés de façon à reposer sur le mur sans dépasser le quart de son épaisseur : leur extrémité sera engloutie dans le béton derrière les premières tuiles.
    • Tasseaux de 5 x 7 qui viendront par-dessus l’isolant pour recevoir les plaques de fibrociment.
    • Planches de volige de 2 cm d’épaisseur et de 20 cm de large environ. Toujours du douglas. La longueur est calculée de façon à ce qu’une planche repose au moins sur deux poutres, plutôt sur trois si possible, et puisse être clouée dessus. La largeur exacte des plan­ches est à calculer en fonction des rouleaux d’isolant si vous choi­sissez ce mode d’isolation. Il faudra que les rouleaux puissent être agrafés sur un chevron sur deux. Par exemple, si le rouleau fait 170 cm de large, les planches feront 20 cm, ce qui donnera 80 (4 planches) + 5 (chevron) + 80 (4 planches) = 165 cm + (2 x 2,5 cm) pour l’agrafage sur les chevrons de chaque côté. •Tire-fond de 10 à 15 cm et de 1 cm de section.
    • Clous de 10 cm.

    A faire en prévision de la suite

    Commander l’isolant, les plaques de fibrociment, les tuiles, les bois­seaux pour les cheminées, le « mammouth » et les faîtières en plomb ondulé et zinc ou aluminium. (Voir détail aux chapitres 16 à 19).

    Réceptionner les poutres et les poser

    Le grutier dépose tout le bois au sol, les poutres comprises. En prin­cipe, leur longueur est marquée dessus. Repérez bien avec le grutier quelle est celle qui va ici, celle qui va là, etc. Puis grimpez sur les échafaudages placés près de chaque pignon porteur.

    La grue présente la poutre.Vous pouvez la faire pivoter pour mettre un côté plutôt qu’un autre sur tel ou tel mur : les poutres ne sont pas forcément complètement droites : ce sont des troncs d’arbre. En principe les poutres ont un méplat même si ce sont des poutres rondes. Cette face doit se trouver dessus et en biais dans la ligne de pente : les chevrons viendront s’y plaquer.

    Placez les poutres le mieux possible, en particulier équilibrez bien leur longueur pour qu’elles reposent autant sur les deux murs. Mais n’essayez pas de tout caler maintenant.Vous pourrez encore bouger les poutres très légèrement ensuite et dans le calme.

    Si vos mesures sont bonnes, tout trouve sa place sans problème. Sinon, il faudra retailler une rondelle à la tronçonneuse ici ou là. Mieux vaut le faire tant que la grue est là. Faites redescendre la poutre, taillez tranquillement au sol et faites remonter la poutre.

    Lorsque toutes les poutres sont en place, la maison prend tout à coup une allure de… maison !

    Un cas particulier

    La photo ci-dessous montre un procédé permettant de mettre des poutres en attente, tout en les faisant quand même placer sur le toit par la grue. Il s’agissait icConstruire Sa Maison Soi Memejpg_Page61_Image1i de réaliser un décrochement de toit. Or le mur ne pouvait être fini qu’après le placement d’une première série de poutres s’encastrant dans le mur à un niveau plus bas que la deuxième série.

    Le procédé consiste à tailler une encoche en V à l’extrémité d’un madrier, à dresser le madrier contre le mur et à le maintenir très fermement par deux serre-joints traversants. La longueur du madrier est prévue pour dépasser d’une dizaine de centimètres le sommet du mur à construire. Une extrémité de la poutre est calée dans l’en­coche tandis que l’autre extrémité repose à sa place définitive sur le mur opposé. Lorsque le mur sera fini, il restera à monter sur un échafaudage, soulever légèrement la poutre avec l’épaule, pendant qu’une autre personne enlèvera le madrier, puis à reposer la poutre dans son logement définitif.

    Caler les poutres

    Pour faire pivoter une poutre

    Pour faire pivoter une poutre

    Voici maintenant l’opération la plus vertigineuse du chantier. Il faut monter sur le sommet des pignons, chacun à l’extrémité d’une même poutre et caler les poutres une à une. Comme sur l’échafau­dage, ne regardez pas en bas et faites attention où vous mettez les pieds.Vous pouvez sécuriser un peu les choses en plaçant les échafau­dages sous les pignons où vous travaillez.

    Le calage se fait de deux façons : il s’agit d’obte­nir des poutres parfai­tement de niveau indi­viduellement et de placer la partie plate de chaque poutre

    exactement dans le sens de la pente du toit. Pour la première opération, posez le niveau sur la poutre et s’il y a une inclinaison nette, glissez éventuellement un cailloux plat ou un bout de brique solide sous le côté trop bas. Si le niveau est pratiquement bon, ne changez rien.

    Pour la deuxième opération, utilisez un bout de corde plié en boucle. (Voir croquis). Glissez les deux brins sous la poutre et passez-les dans la boucle de façon à ce que le « nœud » se trouve exacte­ment à l’endroit qui doit se retrouver en haut quand vous ferez pivoter la poutre. Il suffit maintenant de soulever la poutre de quelques milli­mètres en tenant fermement la corde : la poutre pivote juste comme vous voulez. Calez-là avec de petites pierres avant de relâcher la corde.

    Vérifiez au niveau et en plaçant un chevron ou la longue règle de maçon à cheval sur plusieurs poutres : ils doivent reposer parfaite­ment sur chaque plat de poutre.

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    Faire les arases des pignons

    Taillez à la bonne longueur et fixez avec des serre-joints des planches de coffrage, de part et d’autre des pignons. Le haut des planches doit coïncider avec la ligne du méplat des poutres.Vérifiez chaque fois le niveau horizontal entre les deux planches. Bouchez les interstices avec du papier mouillé,surtout dans l’arrondi des poutres. Puis remplissez le coffrage de béton assez épais en ajoutant des chutes de briques. N’enlevez le coffrage qu’au bout de quelques jours. Il faut donc beaucoup de planches pour cette phase.

    Lorsque vous décoffrez, les poutres sont définitivement bloquées dans le béton.

    Placer les chevrons et la volige

    Montez progressivement les chevrons et la volige sur le toit. Placez un chevron puis 4 planches de volige,un chevron,4 planches, etc. en les collant bien les uns aux autres.Au fur et à mesure, clouez les planches sur les poutres avec de gros clous. Commencez et finissez par un chevron sur les arases des côtés, même si l’écart habituel de 4 planches n’est pas respecté sur un bord.

    Le toit devient petit à petit un endroit sur lequel vous pouvez marcher sans danger pourvu que sa pente ne soit pas plus forte que 30 % et que vous n’oubliiez jamais que vous êtes sur un toit.

    Il faut laisser une ouverture dans la volige pour le conduit d’aéra­tion de la fosse septique. Prolongez le tuyau de PVC que vous avez placé avant de couler la dalle, en utilisant un manchon droit collé pour la jonction. Le tuyau doit dépasser de la volige d’environ 40 cm.Vous le recouperez ensuite s’il est trop long.

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    Lorsque toutes les planches sont clouées et que tous les chevrons sont en place, faites des trous dans les chevrons, à la perceuse, à l’emplacement des poutres,en traversant le chevron et en entamant légèrement la poutre. Vissez des tire-fond avec la clé à cliquer. Planches et chevrons doivent se rejoindre en pointe au sommet du toit.Vers le milieu du toit,vous pouvez laisser un endroit où les plan­ches ne se rejoignent pas tout à fait pour pouvoir glisser un anneau de corde autour de la poutre maîtresse : elle vous permettra éven­tuellement de vous encorder quand vous voudrez, pratiquement jusqu’à la fin des travaux du toit.

    Préparer le(s) chevêtre(s) (et les condamner !)

    Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page64_Image1Si vous devez faire une cheminée ou plusieurs, c’est le moment de fabriquer les chevêtres. A l’endroit prévu, coupez les 4 planches pour ménager un trou de 80 cm sur 80, entre deux chevrons.Taillez 2 tronçons de chevron de 80 cm et fixez-les par des tire-fond de chaque côté du trou. Comme vous n’allez plus travailler là-dessus avant un petit moment mais que vous allez beaucoup tourner autour, clouez de bonnes planches en travers pour éviter de tomber dedans !

    Placer les tasseaux de jonction

    Même si le douglas se rétracte peu en séchant et même si la scierie ne vous a pas menti sur sa qualité de bois sec, l’espace entre deux planches ou entre une planche et un chevron s’élargira toujours un peu avec le temps. Mieux vaut donc couvrir toutes les jonctions avec des tasseaux ou de petites lattes posées à cheval sur la fente et clouées uniquement sur l’une des deux planches pour qu’elles n’éclatent pas si le bois bouge. Lorsque tout est couvert, passez le tout au xylo- phène en utilisant un pulvérisateur de jardinier… et un masque.

    15.LE CONDUIT DE CHEMINÉE

    Ordre des opérations

    1. Finaliser le chevêtre.
    2. Monter les boisseaux.
    3. Placer le « chapeau ».

    Matériaux nécessaires

    • Tronçon de tuyau de poêle de la section que vous voulez utiliser. Plus le diamètre est gros plus le poêle tire bien. Il existe des tuyaux isolés,avec une double épaisseur d’acier maintenant de la laine de roche en sandwich,qui tirent encore mieux et sont très esthétiques :ils peuvent rester nus dans la maison.
    • Boisseaux. Leur section (30 x 30 cm, 30 x 40 ou 40 x 40, en général) et leur nombre sont fonction de la hauteur de la maison et des parti­cularités de votre poêle. Le conduit doit de toute façon dépasser la faîtière de 40 cm minimum. Si vous avez plusieurs conduits, si la maison est exposée à des vents forts, cela doit être pris en compte sinon votre cheminée risque de refouler. Pour plus de détails, voir la bibliographie en fin de livre. Les boisseaux en terre cuite sont plus isolants que les autres,ce qui les rend plus efficaces.
    • Quelques morceaux de fer à béton de 8 ou 10 cm.
    • Béton.
    • Chutes de grillage fin en métal.

    A faire en prévision de la suite

    Rien de spécial pour le moment.

    Préparer le terrain

    Les boisseaux sont lourds. Mieux vaut être à plusieurs pour l’opé­ration conduit. Montez les boisseaux sur le toit par le chevêtre que vous avez préparé en faisant la charpente (chapitre 14), et stockez- les un peu à l’écart.

    Finaliser le chevêtre

    De l’intérieur de la maison, clouez des planches sous les chevrons du chevêtre que vous avez préparé (chapitre 14), de façon à obtenir un coffrage. Montez sur le toit et posez un tronçon de tuyau exac­tement au centre de ce coffrage. Entourez la base du tuyau de carton ondulé pour le protéger. Placez des morceaux de fer à béton dans le coffrage,en les séparant du fond par de petits cailloux. Plantez quelques très gros clous dans les chevrons limitant le chevêtre, de façon à ce qu’ils soient pris dans le béton et le rendent solidaire du reste du chevêtre. Coulez du béton épais. Lissez la surface. Ne « décoffrez » et n’enlevez le carton qu’au bout de 20 jours.

    Monter les boisseaux

    Préparez le premier boisseau (celui qui constituera la base de votre conduit). Pour cela, repérez exactement la pente du toit, par exemple en pliant un papier ou avec une équerre à vis.Tracez cette pente sur le boisseau et sciez-le à la meuleuse.Vérifiez qu’il épouse parfai­tement la pente en le plaçant autour du tuyau, sur le coffrage. Si ce n’est pas parfait, corrigez et recoupez un peu plus haut.

    Posez un collier de tuyau avant de mettre le second boisseau. Il doit être scellé dans le côté du conduit et de petites vis sont serrées autour du tuyau pour le maintenir. Si vous avez à changer le tuyau ou à l’enlever, dans quelques années, vous pourrez dévisser les petites vis et faire coulisser votre tuyau sans problème.

    Si le conduit est court, le second boisseau sera celui du chapeau. Sinon, placez un boisseau intermédiaire en le collant au mortier de chaux.

    Placer le « chapeau »

    Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page66_Image1Le sommet du conduit peut être réalisé de nombreuses façons diffé­rentes, selon vos goûts et les styles traditionnels dans votre région. Voici un façon simple de procéder : taillez les derniers boisseaux en créneaux, comme le montre la photo, avant de les poser. Le haut du tuyau doit arriver au ras des ouvertures du chapeau. Couvrez l’espace entre le bois­seau et le tuyau par des chutes de grillage fin avant d’obturer le tout au béton pour éviter les infiltrations.

    Taillez ensuite une plaque de brique à cloison de façon à ce que ses bords recouvrent parfaite­ment le sommet du boisseau dernier. Percez quatre trous aux angles, à l’endroit où ils vien­dront couvrir les alvéoles des angles du boisseau. Glissez-y quatre tire-fond. Remplissez de mortier les alvéoles des angles du boisseau. Collez la plaque au sommet du boisseau en enfonçant les tire-fonds dans le mortier. La tête des tire-fonds dépasse mais elle sera recou­verte au moment où vous enduirez le conduit.

    Une variante : le conduit pour cheminée ouverte

    Vous n’aurez peut-être pas un poêle, mais plutôt une cheminée ouverte. Dans ce cas, le conduit ne se fait pas tout à fait de la même façon.

    Fixer le support pour les boisseaux

    Il s’agit d’un cadre de métal munis de pattes de scellement, vendu dans le commerce. Il se place dans la maison, sur le mur de la future

    Sens de pose des boisseaux

    Sens de pose des boisseaux

    cheminée, à la hauteur du sommet de la future hotte. Les pattes de scellement s’enfoncent de 10 bons centimètres dans le mur. Faire des trous de 15 cm de côté à peu près et bien mouiller les bords pour que le remplissage de ciment prompt adhère bien.Vérifier le niveau dans tous les sens et bien caler le support avant de le sceller. La moindre erreur et votre conduit sera tout de travers.

    Pour ceux qui n’ont jamais fait de ciment prompt, il faut savoir que la rapidité de la prise surprend toujours.

    Il faut l’appliquer au couteau de vitrier dans les deux ou trois minutes qui suivent son mélange avec l’eau.

    Ensuite, il durcit très vite et devient inutilisable.

    Il est également possible d’utiliser du mortier de chaux, en calant de petits bouts de briques mouillés au fur et à mesure du remplissage pour maintenir le mortier. Lisser à la truelle. Laisser sécher 3 bons jours avant de poser les boisseaux.

    Monter les boisseaux

    Installez un bon échafaudage large tout autour du support. Les bois­seaux se posent dans le sens indiqué sur le croquis. Posez le premier boisseau en place, sur le support métallique, et vérifiez son niveau. Enduisez ses bords supérieurs de mortier de chaux. Posez le boisseau suivant. Lissez le mortier qui bave. Etc.

    Au fur et à mesure, montez l’échafaudage.Juste avant de franchir le chevêtre, passez par le trou les boisseaux qui vont être à l’extérieur et stockez-les sur le toit. Montez sur le toit et continuez de la même façon. Le « chapeau » du conduit se réalise comme celui du conduit pour un poêle (voir plus haut).

    Finaliser le chevêtre

    De l’intérieur de la maison, clouez des planches sous les chevrons qui entourent le boisseau traversant le toit, de façon à ménager un coffrage. Montez sur le toit et bouchez bien les interstices. Plantez quelques gros clous dans les côtés intérieurs du chevêtre pour que le béton les enrobe et soit solidaire des chevrons. Enfin, placez des morceaux de fer à béton dans le coffrage, en les séparant du fond par de petits cailloux. Coulez du béton épais. Lissez la surface.

    Texte Sylvia Dorance Photos Zaïna Ben Ali

    La suite la semaine prochaine

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