DOSSIER ETE : Auto Construction d’une maison Partie 2/6

  • Pour infos : Construction non perma friendly

    6. LES OUTILS

    Les outils vont vous servir au minimum pendant 2 ou 3 ans et vous en garderez une bonne partie après le chantier.Vous pourrez aussi donner ou vendre ceux dont vous n’avez plus besoin. Ne lésinez donc ni sur leur solidité ni sur leur qualité. N’hésitez pas non plus à acheter tous les outils appropriés à chaque partie du travail. Pour une entreprise de ce genre, il faut mettre tous les atouts de son côté.

    Les outils et le matériel essentiels
    La liste est pratiquement exhaustive. Les outils sont cités par ordre alphabétique.

    Bétonnière
    Elle doit être assez grande (160 litres minimum) pour contenir un sac entier de ciment ou de chaux et la quantité de sable qui correspond .Les bétonnières avec un frein à pied sont très commodes, beaucoup plus que celles qui ont des crans d’arrêt. Il est important de bien laver la bétonnière chaque soir et de la faire simplement tourner avec un seau d’eau chaque fois qu’elle va rester non rincée mais inactive, comme par exemple à la pause de midi. Nettoyez en particulier les ailettes,qui ont tendance à s’envelopper progressivement de ciment sec, ce qui les rend moins efficaces. De plus, lorsque des petits blocs de ciment sec se détachent dans le mortier, c’est gênant pour travailler, surtout lorsque vous en serez aux enduits. Un truc pour la nettoyer: jetez dedans quelques morceaux de parpaing concassé, avec deux seaux d’eau, et faites-la tourner. Puis rincez-la au jet. Attention à l’endroit où vous laisserez couler ce jus de chaux ou de ciment : il est très agressif pour la végétation et vous aurez du mal à faire repousser de l’herbe à cet endroit. Pas trop près des racines d’un bel arbre non plus !

    Brosse en chiendent
    Elle sert à tout. En particulier pour nettoyer les outils à ciment.

    Brouettes
    Mieux vaut en avoir deux pour pouvoir faire des rotations. Plutôt à pneu plein si vous êtes du genre à laisser traîner les clous.

    Burin
    Il vous servira au moment de la pose des volets, par exemple, pour entailler le mur. Il en existe avec une large rondelle de caoutchouc rigide pour protéger la main des coups de marteau.

    Cales en bois
    Un chantier demande une quantité astronomique de cales de toutes tailles et de toutes formes. Au début du chantier,l’idéal est de faire un tour dans une scierie pour prendre des chutes. Puis gardez toutes vos propres chutes jusqu’à la fin et recyclez les palettes non consignées pour le stockage. Ne les
    brûlez pas : elles sont pleines de clous !

    Chalumeau
    Un petit suffit,alimenté par une cartouche de gaz de camping.Il vous servira peu souvent,par exemple pour coller le « mammouth » au moment d’isoler le conduit de cheminée.

    Chevillettes
    Elles servent à caler les coffrages lorsque l’on n’a pas accès aux deux côtés. Il est utile d’en avoir 3 ou 4 sur le chantier.

    Ciseaux à bois
    Il en faut de 3 ou 4 de largeurs différentes.

    Clés à cliquer
    Encore un outil qu’il faut avoir en double, y compris avec tous les embouts,si vous travaillez à deux.Choisissez-en des grosses,à long manche, pour plus de solidité et pour réduire l’effort.

    Clous et vis
    A tout moment, pour le coffrage, le calage, la charpente, la mise en place d’un volet… vous aurez besoin de très gros clous et de clous moyens.Achetez-les par boîtes d’un kilo.Ensuite,vous aurez besoin de clous à tête d’homme (plancher, parquet, lambris), de vis et de chevilles de tous calibres.Pour le reste,cela dépend bien sûr chaque fois des matériaux et de leur taille.

    Corde solide et crochet
    Il faut au moins une très longue corde solide,pour sécuriser l’échafaudage, par exemple. Il faut aussi, continuellement, des morceaux plus courts et de la ficelle moins grosse. Un ou deux crochets seront nécessaires pour monter les seaux et une poulie sera certainement utile à un moment ou à un autre.

    Cordeau
    Il vous servira dès l’implantation de la maison.Les puristes s’en servent ensuite pour obtenir des murs bien droits. Si vous n’êtes pas fanatiques de la rectitude,que vous avez un bon œil et que vous pensez très régulièrement à contrôler votre mur avec la règle longue,il peut être évité. En effet il est parfois bien gênant au moment de poser les briques et carrément pénible les jours de vent. En revanche il est incontournable pour marquer la limite des pignons au moment de leur construction. De toute façon, en ce qui concerne le cordeau comme le niveau, il y a deux écoles : celles des « toujours tout droit » et celles des autres, les « poètes », qui constatent qu’il n’y a rien de droit dans la nature et qui ne sont pas choqués outre mesure si une tête sort du rang.Après tout, ne trouve-t-on pas, généralement, que ce qui fait le charme des maisons anciennes c’est justement qu’elles n’ont rien de droit ?

    Cordeau à poudre bleue
    Il sert à tracer des lignes bien droites.

    Crayons de charpentier
    On en use pas mal.Vous pouvez en acheter une boîte.Mais les gros marqueurs sont plus utiles sur les murs.

    Cutter
    Il en faut plusieurs à des endroits fixes du chantier ou dans votre poche en permanence, pour éviter de les chercher tout le temps.

    Décamètre ruban
    Pour l’implantation de la maison,mais aussi pour tous les contrôles de mesures longues.

    Echelle de 10 m
    Elle doit être légère et posséder une base large et bien calée.

    Eponge
    C’est surtout au moment des carrelages (pour laver la colle et le joint) et des enduits (pour le frottassage) que vous en utiliserez des dizaines. Elles fondent comme neige au soleil.

    Equerre
    Nous en avions une assez grande,très belle,très orange,très cassepied à ranger avec les autres outils, idéale pour se faire un autocroc-en-jambe… et qui ne nous a pas servi plus de 2 fois.Vous la voulez ? On vous la donne volontiers.

    Escabeau
    Solide et léger.

    Etais réglables
    Il faut en avoir au moins 2 ou 3 sur le chantier.

    Etau
    Vous pourrez en avoir besoin de temps en temps,par exemple pour recourber facilement les pattes de scellement des fenêtres et des portes. Couvrez les mâchoires d’une épaisseur de plomb : l’étau serrera beaucoup mieux.

    Fil à plomb
    C’est un peu comme pour le cordeau. De toute façon vous pouvez très bien le fabriquer,chaque fois que vous en avez besoin,avec une ficelle et un tire-fond bien lourd.

    Gamates
    Il en faut une pour chaque maçon. Choisissez la taille en fonction de votre force.Monter une gamate pleine de mortier sur l’échafaudage, ou plutôt des dizaines de gamates est assez épuisant.

    Hachette
    Elle vous servira de temps en temps, pour tailler en pointe les chaises de l’implantation ou pour préparer des cales pour les poutres ou les fenêtres. Le reste du temps vous pouvez l’oublier.

    Madriers ou « planches de maçon »
    N’hésitez pas à en acheter une dizaine,certains de 3 m,d’autres de 4 m. Ils servent avant tout sur les tréteaux de l’échafaudage. Plus vous en avez et moins vous devez les déplacer souvent. Ils servent aussi pour faire des ponts à brouettes, pour soutenir des poutres en attente de calage,etc.Pensez à nettoyer régulièrement le ciment qu’ils reçoivent constamment.

    Marteau de coffreur
    Ce sera sans doute votre outil fétiche. Il sert à tout, tout le temps, avec son fer lourd et ses dents pour arracher les clous.

    Massette
    Quand vous accepterez de prêter votre outil fétiche.

    Mètres métalliques (2 et 5 m)
    Il en faut plusieurs et de toute façon vous en casserez bien un ou deux en marchant dessus.

    Meuleuse (ou disqueuse)
    Il en faut une grosse,de bonne marque,pour le fer à béton,les parpaings, les saignées,le carrelage… En avoir une petite en plus est bien utile lorsque vous effectuez des travaux dans des positions un peu inconfortables ou à un endroit peu accessible.Vérifiez régulièrement le stock de disques à pierre et de disques à métal. Si vous n’avez jamais utilisé la meuleuse, demandez à quelqu’un qui connaît bien l’outil de vous montrer la position idéale,le sens d’utilisation,les précautions à prendre,car c’est vraiment un outil dangereux,qui peut donner des coups de boutoir surprenants et violents. Achetez des lunettes de protection que vous rangerez dans un étui, à l’abri des rayures, et des masques pour éviter de respirer toutes sortes de poussières qui n’ont l’air de rien mais déclenchent des sinusites durables !

    Niveau à bulle
    Encore un outil fétiche.A utiliser verticalement et horizontalement en posant chaque brique, chaque poutre, chaque porte, chaque fenêtre, chaque appareil sanitaire, etc.

    Niveau à eau
    C’est comme l’équerre.Pas facile à ranger.En principe,c’est un outil très utile,par exemple pour faire le niveau tout le tour du vide sanitaire. Mais bravo si vous arrivez à faire sortir toutes les bulles d’air au moment de son remplissage.On peut le remplacer la plupart du temps en utilisant une longue règle de maçon et le niveau à bulle.

    Papier de verre
    Du gros et du fin. Inutile de l’acheter dès le début car il n’est utile qu’à la fin et l’humidité ne l’arrange pas.

    Pelles
    Il en faut au moins une par personne sur le chantier.

    Perceuse
    Solide,avec percussion et vitesse lente,et des mèches à bois,à béton et à métal (une boîte complète de chaque).Vous pourrez y ajouter un embout pour poncer.Si vous voulez une visseuse,autant acheter une seconde perceuse avec des embouts tournevis, car vous aurez souvent besoin des deux en même temps et on perd beaucoup de temps à changer les embouts. On peut aussi monter un mélangeur sur la perceuse, pour la colle, le plâtre, etc. Attacher le mandrin au fil de la perceuse évite de le chercher partout.

    Pied de biche et/ou barre à mine
    Ou les deux.

    Pinces coupantes
    Il en faut une pour chacun, surtout au moment des ferraillages.

    Planches de coffrage
    Achetez-en une bonne douzaine dès le départ.Vous en aurez besoin pour le vide sanitaire,les arases,les étayages,les coffrages de toutes sortes,parfois pour compléter l’échafaudage,et vous serez amenés à les recouper en fonction des besoins jusqu’à la fin du chantier.

    Rallonges électriques à enrouleur
    Il en faut au moins deux, longues, avec des prises multiples.A dérouler toujours complètement,même si l’on ne travaille pas loin de la prise, car elles chauffent lorsqu’elles sont enroulées et peuvent provoquer un incendie.

    Râteaux
    Un par personne au moment où la toupie déverse son béton. Ensuite, on peut les éloigner du chantier pour éviter de prendre le manche dans la figure.

    Règles de maçon (une longue et une courte)
    Elles servent à tirer le béton mais aussi à faire le niveau entre deux points éloignés. Dans le second cas, on pose la règle sur la tranche, sinon elle se courbe, et on pose le niveau dessus. Elles doivent toujours être très propres si vous ne voulez pas fausser vos contrôles à cause d’un peu de béton sec.

    Riflard
    Il s’agit d’un outil métallique solide comme un burin mais dont la lame fine rappelle celle du couteau de vitrier. Il est très utile pour tailler des encoches bien nettes dans un mur.

    Sangles
    Vous en aurez surtout besoin pour transporter des matériaux. Faites toujours des boucles qui se dénouent facilement en tirant et pas des nœuds, car une fois serrés, ils sont quasiment impossibles à défaire, surtout s’ils sont mouillés.

    Scie à métaux
    Utile en plomberie,pour couper proprement les tubes de PVC rigide ou les tuyaux de PER. L’idéal est de s’en servir avec une boîte à onglets.

    Scie circulaire
    Pour les planchers. Le plus commode et le plus prudent est de la fixer sur une souche, une table ou une pile de palettes.

    Scie égoïne
    Toujours utile pour une découpe rapide sans brancher le matériel.

    Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page27_Image1

    Pour nouer une sangle et pouvoir la dénouer facilement

    Scie sauteuse
    Pour les planches fines et les plaques.

    Seaux de maçon
    On n’en a jamais assez et ils sont toujours pleins ou utilisés. 4 ou 5 est un bon départ.

    Serre-joints
    Ne pas les prendre trop longs car ils sont très encombrants et lourds et on a rarement besoin d’utiliser toute leur longueur (50 ou 60 cm).Il en faut beaucoup chaque fois que l’on fait un coffrage,une arase ou un linteau. Ils sont généralement vendus par 10.Autant en acheter 3 paquets.Voir au chapitre 8 comment on les utilise. Les serre-joints à vis sont plus chers et pas forcément plus commodes.

    Taloches
    Une pour chaque « maçon », adaptée à sa taille et à sa force. Le poids de la taloche chargée de mortier ou d’enduit devient assez pénible au bout de quelques heures, dans tous les cas. Si la taloche est trop grande, c’est carrément le bagne.

    Tenailles
    Une par personne pendant les ferraillages. Leur « tête » doit être fine car vous aurez besoin,parfois,qu’elles se faufilent dans des endroits
    étroits.

    Tournevis
    Solides, nombreux, longs et courts, cruciformes et droits, pour vis plus ou moins grosses.

    Tréteaux
    Les tréteaux de maçon constituent un échafaudage suffisant si l’on construit une maison de plain-pied.Vous pourrez monter le plancher de travail jusqu’à 3 m environ et s’il vous manque quelques centimètres pour la pointe des pignons, vous pourrez toujours rajouter une brique ou un banc. L’avantage des tréteaux est qu’ils sont faciles à déplacer et qu’ils permettent aussi bien de travailler dans une pièce étroite qu’à l’extérieur, si vos planches de maçon ont les dimensions adaptées. En position très haute,ils bougent beaucoup.Il peut être plus confortable de les stabiliser et de les sécuriser en les attachant où on peut avec des bouts de cordes. Il faut bien sûr les caler soigneusement au sol, même si c’est fastidieux et même si on les déplace souvent. Cela fait perdre un peu de temps, mais, ensuite, ont peut bouger dessus avec plus de liberté.

    Tronçonneuse
    La version électrique est plus rapide à démarrer et demande moins d’entretien.Mais le fil peut devenir gênant ou dangereux selon l’endroit où on l’utilise.

    Truelles
    Comme les taloches,elles doivent être adaptées à l’utilisateur.Elles le sont aussi à l’utilisation : il en faut une normale pour les usages courants et une petite, pointue, pour finir les coins d’enduits. Elles doivent être lavées soigneusement à la brosse,sinon la partie métallique du manche s’enrobe très vite d’un bourrelet de ciment sec de plus en plus envahissant… et lourd.

    Tube métallique solide
    Il doit faire environ 1,5 m de long, être creux et très rigide, et avoir une section de 2 cm environ.Il vous servira éventuellement de levier si vous n’avez pas de barre à mine. Mais il sera surtout commode pour couder le fer à béton rapidement et sans effort.

    Tuyau à eau avec robinet d’arrêt solide
    Ne lésinez pas sur la qualité du tuyau :vous allez rouler dessus mille fois avec la brouette,il va chauffer au soleil et geler en hiver,le ciment va l’attaquer par endroits. Quant au robinet et à sa fixation, préférez-les de toute façon en métal : le plastique se fend très vite et c’est franchement désagréable de se faire arroser de la tête aux pieds quand il fait 2° et que vous commencez la journée avec un enthousiasme limité. Ce sont les détails de ce genre qui peuvent mettre une assez mauvaise ambiance sur le chantier.

    Et aussi…
    tout ce que vous allez inventer vous-mêmes en fonction des besoins, comme une « chêvre » en palettes au-dessus d’un trou du toit, pour y suspendre la poulie et monter les tuiles, ou comme le fait d’utiliser une voiture pour tirer une corde et faire monter une charge lourde, etc.

    Les gants

    Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page29_Image1

    Ils méritent bien un paragraphe pour eux seuls ! Vous allez en user des dizaines de paires. On en utilise de trois sortes. Les plus fréquents sont les gants en cuir tout simples, assez épais mais assez souples, sans élastiques et sans coutures gênantes. Ils ont le défaut de s’user vite au bout des doigts, mais ils ont un prix relativement raison­nable. Mieux vaut les acheter par 3 ou 4 paires.

    Pour les travaux dans l’eau, ou en hiver, lorsqu’on veut éviter d’avoir trop froid avec les mains mouillées, les gants en tissu enrobé de caout­chouc protègent bien. Mais ils sont tout sauf souples et on finit par transpirer à l’intérieur : il faut les faire sécher en les retournant dès qu’on les enlève.

    Enfin si vous travaillez la chaux pour les enduits ou les badigeons, protégez non seulement vos mains mais vos avant-bras : la chaux brûle la peau au point d’y creuser des trous. Et en général on ne s’en aperçoit que lorsqu’il est trop tard. Le plus efficace est le gant à vaisselle, version solide. Si vous travaillez avec les bras en l’air, retournez la manche du gant comme une botte de mousquetaire pour que la chaux liquide reste dans cette « gouttière » au lieu de vous couler le long du bras. Enfin… la chaux finira bien par couler quand même !

    Petite information de dernière minute : n’essayez pas de trouver des gants de chantier pour femme dans un magasin de matériaux. Autant chercher une pompe à essence sur Mars. On ne trouve pas plus petit que la taille 9, où alors on passe directement au 6, avec l’écriteau jovial « Pour faire comme Papa ».

    Et maintenant essayez d’attraper un clou avec des gants trop grands de 2 bons centimètres au bout de chaque doigt ! Donc si par hasard il vous faut du 7 et que vous en trouvez un jour,achetez-en un camion, ça ne se reproduira pas de sitôt.

    Les outils spécifiques

    Chasse-clou

    On l’utilise quand on cloue un parquet ou du lambris, pour bien enfoncer les clous sans tête dans les rainures.

    Clés à molettes de plombier

    Elles ont une ouverture large adaptée aux écrous pour le plimouth et un très long manche pour faciliter le serrage. Il en faut toujours pince autobloquantesdeux.

    Clés autoblocantes

    Très utiles et commodes, elles servent en plomberie.

    Elles permettent de concentrer sa force sur le mouvement sans s’occuper de bloquer l’écrou.

    Couteaux de plâtrier

    Essentiellement pour reboucher les saignées de l’installation électrique.

    Filasse et pâte à joint

    Pour faire l’étanchéité de tous vos raccords de plomberie.

    Pinceau de tapissier

    Utile si… vous tapissez, mais aussi pour appliquer des badigeons de chaux.

    Pinceaux, rouleaux

    Adaptés au type de peinture que vous utilisez,aux surfaces à enduire et au rendu que vous voulez obtenir : pinceaux pointus pour les moulures des fenêtres, plats pour les surfaces larges et lisses, etc. Pour le rouleau, pensez au bac à grille, qui simplifie la vie.

    Scie à brique

    Cette scie spéciale permet de couper les briques monomur avec une grande précision. C’est fort utile pour que les briques, même coupées, soient bien collées les unes aux autres et offrent le plus d’isolation possible. Il ne faut pas l’utiliser pour les briques de refend : la lame se casse tout de suite.

    Scie à onglet

    Elle est chère. Mais son achat se justifie tout à fait si vous avez de grandes surfaces de lambris ou de plancher à poser, surtout si vous les posez en biais.

    Spatule crantée

    Elle sert à étaler régulièrement la colle à carrelage et à éviter les poches d’air.

    7.LES FONDATIONS

    L’idéal est de remplir les fouilles de béton lorsque le sol est bien sec depuis plusieurs semaines. S’il est gonflé d’eau, les fondations risquent de ne plus être complètement calées pendant les périodes sèches, où le sol se rétracte.

    Mais on ne fait pas toujours ce que l’on veut. Loin de là. Un orage d’été a tourné autour des tranchées béantes de nos fondations pendant deux jours, heureusement sans lâcher une goutte d’eau, le temps que nous installions le fer à béton et que les toupies soient enfin disponibles. Un vrai déluge a fini par éclater, quand le béton était déjà bien durci.

    Ordre des opérations

    1. Faire livrer le fer à béton.
    2. Prendre rendez-vous avec le terrassier.
    3. Faire aplanir la zone de construction.
    4. Tracer l’implantation de la maison.
    5. Surveiller le creusement des fouilles.
    6. Commander le béton.
    7. Ferrailler.
    8. Réceptionner le béton et couler les fondations.

    Matériaux nécessaires

    Fer à béton

    • armatures de 6 tors de 10 mm pour une longueur égale à la tota­lité des murs porteurs, en faisant le moins de raccords possibles.
    • poteaux carrés de 4 tors de 10 mm pour les angles et les ouver­tures. Le nombre est variable selon que vous êtes dans une zone sismique (1 poteau à chaque angle, à chaque croisement avec un murs de refend et de chaque côté de toutes les ouvertures) ou non sismique (1 poteau à chaque angle et à chaque mur de refend + 1 poteau de temps en temps, près des ouvertures, et en équili­brant grosso modo les distances entre 2 poteaux).
    • tors simples de 10 mm pour consolider les angles et les raccords. En principe, il faut 1 m pour chaque jonction (50 cm de chaque côté de la jonction).

    Le fer à béton est toujours vendu par tronçons de 6 m.

    Autres

    • Piquets roughs de section carrée pour les chaises : pour chaque chaise, 2 fois 50 cm x 5 x 5 environ.
    • Longue bobine de fil à cordeau.
    • Un petit sac de plâtre.
    • Fil de fer pour la consolidation de tous les raccords.
    • De longs tasseaux roughs de quelques centimètres de section pour maintenir les poteaux bien verticalement en place.
    • Béton à 300 kg/m3. Une toupie fait 12 tonnes. Une tonne remplit donc 40 m3. Vous ne pouvez faire livrer que des toupies pleines.

    A faire en prévision de la suite

    Commandez les parpaings nécessaires pour le vide sanitaire + du mélange à béton (environ 10 T, selon la taille du camion qui livre), du sable à mortier (environ 10 T, idem) et du ciment (une palette : il vaut mieux ne pas garder le ciment trop longtemps en stock). Un parpaing mesure 50 cm de long et 18 cm de haut. Une palette en contient 120.

    La préparation de la zone de construction

    Avant l’arrivée du terrassier, choisissez bien le ou les endroit(s) où vous voulez stocker la terre : elle ne doit pas gêner les manœuvres et le dépôt des matériaux autour de votre futur chantier. Même si vous êtes sûrs de ne pas utiliser cette terre à la fin, ne la donnez pas ou ne la vendez pas tout de suite car vous pourrez finalement en avoir besoin pour recouvrir des drains ou des parties trop abîmées par le ciment, ou pour finaliser le modelé du terrain, lui donner une légère pente favorable à l’écoulement des eaux de pluies, etc. Le terrassier vient une première fois pour préparer la zone de construction.Au bulldozer, il arrache les arbustes s’il y en a, racle la terre végétale et aplanit le sol.

    L’implantation

    Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page32_Image1En consultant votre plan de positionnement,prenez les mesures les plus importantes et placez des repères.Vérifiez que vous êtes bien hors des zones « non edificandi » (par rapport à un chemin, une route, une limite de propriété).

    Placez alors les deux premières chaises,sur l’axe médian de l’un des futurs murs : si vos briques font 30 cm de large, l’axe médian est à 15 cm en deçà des dimensions hors-tout de la future maison ; pour les parpaings, qui font 20 cm, l’axe se trouve à 10 cm de l’extérieur de la maison.

    Les chaises doivent être enfoncées assez à l’écart de l’emplacement de la maison, pour ne pas gêner les déplacements de la pelle mécanique.Tendez un fil. Placez deux nouvelles chaises, pour tracer l’un des murs perpendiculaires au premier.Tendez un nouveau fil,en essayant de déterminer un angle bien droit à l’intersection. Mesurez approxi­mativement la longueur de l’un des deux murs et placez deux nouvelles chaises.Tendez un troisième fil de façon à ce que les deux intersections soient séparées exactement de la longueur du futur mur telle que votre plan l’indique,sans oublier de déduire une épais­seur de brique ou de parpaing, puisque vous travaillez sur les axes médians. Les deux angles doivent être parfaitement droits.

    Les fils ne doivent pas toucher le sol, qui n’est pas complètement lisse.Il est assez difficile de prendre des mesures et,surtout,de véri­fier les angles, sur des fils libres, même s’ils sont très tendus. Une bonne astuce est le système « 3-4-5 ». Mesurez 3 m d’un côté de l’angle droit et marquez un repère sur le fil. Mesurez 4 m de l’autre côté et marquez un nouveau repère.Si votre angle est parfaitement droit,le troisième côté du triangle,celui qui réunit vos deux repères, doit mesurer exactement 5 m. S’il est plus grand, refermez votre angle. S’il est plus petit, écartez vos deux fils.

    Le système "3-4-5"

    Le système « 3-4-5 »

    Procédez ainsi jusqu’à ce que toutes les chaises et tous les fils soient en place, délimitant l’axe médian de tous les murs. Quand tout est parfait, tracez très précisément le bon emplacement du fil sur les chaises, puis, avec de la poudre de plâtre, tracez, au sol, les limites approximatives de la maison.

    Dénouez ensuite les fils d’un seul côté (une seule chaise) et roulez- les soigneusement au pied de leur deuxième chaise, à laquelle ils restent noués : la pelle va pouvoir évoluer sans modifier vos repères.

    Le creusement

    Le terrassier revient, cette fois-ci avec la pelle mécanique. Il creuse des tranchées bien droites, en suivant les axes marqués au plâtre. Les tranchées doivent être profondes de 70 cm et larges de 50 (25 cm de part et d’autre du trait blanc).Vérifiez les profondeurs, sans marcher trop près des tranchées pour éviter de faire s’ébouler la terre des parois.

    Quand tout est fini et qu’il y a bien une tranchée pour chaque mur porteur,extérieur ou intérieur,tendez les fils une dernière fois pour tout vérifier avant le départ du terrassier.

    Le ferraillage

    Posez des tasseaux en travers des fouilles, tous les 2 à 3 m. Coupez à la meuleuse les armatures de 6 tors et posez-les sur ces tasseaux. (Voir photo en p. 34)

    Consolidez les raccords avec des tronçons de 1 m de tors de 10. Attachez les intersections avec des morceaux de fil de fer.

    Quand toutes les tranchées sont surmontées d’un fer de 6 tors de la bonne longueur, consolidez les coins. Pour cela, coupez des tron­çons de 1 m de tors de 10. Puis pliez-les à angle droit en les insé­rant à moitié dans un tube métallique rigide (voir p. 27), en posant votre pied sur le fer, juste à la sortie du tube et en relevant le tube à angle droit. Posez vos tronçons tordus sur les coins et attachez- les aux fers déjà en place (6 tors), pour solidariser les angles. En principe, il faut 6 tronçons tordus pour chaque coin, un pour chaque tige. En pratique, il est assez difficile de faire se faufiler autant de tiges. Faites au mieux. Au bout de l’opération, toute la « carcasse » doit être solidaire. Faites-la alors glisser progressivement dans les fouilles en retirant les tasseaux avec mille précautions. Si vous le faites trop brusquement, vous allez faire ébouler les bords.

    Descendez ensuite dans les fouilles et enlevez la terre éboulée s’il y en a. Puis glissez des cailloux ici et là sous la ferraille pour l’écarter du sol et permettre au béton de couler en dessous : ainsi il enro­bera complètement le fer.

    Il faut maintenant placer les poteaux. Coupez des tronçons de 4 tors de 10 mm. Idéalement, on calcule la longueur pour que l’ex­trémité supérieureConstruire Sa Maison Soi Memejpg_Page34_Image1 puisse rejoindre le futur chaînage (en général 2,5 m,3 m en comptant large). En pratique, il faut réfléchir à la cons­truction. Si vous utilisez des briques monomur, dont les éléments pour poteaux ont la forme d’un U,vous pouvez sans problème placer des ferrailles hautes. Si vous construisez en parpaings, il va falloir « enfiler » par le haut les parpaings pour poteaux autour de la fer­raille : ce sera assez difficile si le poteau est très haut, en tout cas lorsque vous en serez aux premiers rangs de mur.

    Soyez très précis dans l’emplace­ment des poteaux et surtout dans leur verticalité. Quand ils seront pris dans le béton, il sera trop tard.

    Une fois que vous avez contrôlé les distances, calez les poteaux très solidement avec deux ou trois tasseaux.

    Installation des armatures dans les fouilles

    Installation des armatures dans les fouilles

    Il ne reste plus qu’à placer des repères de profondeur dans les fouilles. Il suffit pour cela de planter à intervalles réguliers des piquets de fer à béton dépassant très légèrement le niveau du sol.

    Placez un repère au scotch orange sur le premier, juste au dessus du niveau que devra atteindre le béton. Puis, avec la règle longue et le niveau, placez des repères de scotch sur tous vos autres piquets.

    Couler le béton

    Vous avez commandé le béton à l’avance. Les toupies arrivent le lendemain matin du ferraillage.Tout doit être prêt car lorsqu’elles sont là, cela ne traîne pas !

    Vous devez préparer les outils : un râteau et une pelle pour chacun et un ou deux manches de pioche (ou morceaux de bois solide) pour tasser le béton et le faire couler partout en profondeur. Vous devez aussi prévoir à quel endroit le livreur pourra déverser l’éventuel trop-plein et rincer sa toupie : le fond d’un caniveau est l’endroit idéal. Mais veillez à ce que le reste de béton soit bien liquide et s’écoule en tapissant le fond au lieu de faire une bosse en plein milieu, qui accrochera plus tard la terre et les feuilles et finira par combler le caniveau.

    Enfin vérifiez l’accès et coupez éventuellement les branches basses qui seraient de toute façon abîmées.

    Lorsque la toupie déverse le béton, tirez-le pour le répartir. Veillez à ce qu’il ne dépasse pas vos repères oranges et tassez-le réguliè­rement pour éviter qu’il ne reste des poches d’air. Quand toutes

    les tranchées sont pleines, lissez la surface et vérifiez le niveau. Vous pouvez laisser vos repères métalliques : vous les couperez à la meuleuse quand tout sera bien sec.

    Enfin vérifiez que les poteaux n’ont pas bougé et rectifiez éventuel­lement leur verticalité.

    Voilà une bonne chose de faite !

    8.LE VIDE SANITAIRE

    Ordre des opérations

    Tracer l’emplacement des murets.

    Monter les murets en parpaings.

    Faire une arase si nécessaire.

    Protéger les parpaings contre l’humidité.

    Matériaux nécessaires

    Parpaings. Sable.

    Ciment (on peut utiliser la chaux pour poser les parpaings ou les briques, indifféremment, mais pas de ciment pour les briques). Planches de coffrage.

    Mélange à béton.

    Bidon de goudron liquide.

    A faire en prévision de la suite

    Commander les matériaux pour les évacuations et adductions :tuyaux de PVC + coudes et raccords correspondants,colle,colliers de fixa­tion, gaine rouge (EDF), gaine verte (téléphone), plimouth à bande bleue pour l’eau et raccords métalliques correspondants.Voir détail au chapitre 9.

    Commander le câble de cuivre pour la prise de terre. Commander la dalle à un fabricant spécialisé,en lui donnant le plan de la maison.Voir détail au chapitre 10.

    L’emplacement des murets

    Si le vide sanitaire ne comporte que 2 ou 3 rangs de briques, vous pourrez commencer à construire les murets au bout d’une semaine environ. En revanche,s’il est prévu de faire 5 ou 6 rangs, mieux vaut attendre que le béton soit vraiment consolidé en profondeur : prévoyez une vingtaine de jours sans travaux. De toute façon, un mois à peu près doit s’écouler entre le remplissage des fouilles et la mise en place de la dalle.

    Commencez par tracer sur les fondations l’axe médian de tous les murs, au cordeau à poudre bleue. (Déroulez le cordeau, appliquez- le au sol sans le secouer pour qu’il garde sa poudre, puis tendez-le le plus possible. Enfin, soulevez le fil entre deux doigts et relâchez- le d’un coup sec. Il perd sa poudre sur le sol en un trait fin et bien net.) Puis placez des cordeaux tendus entre des parpaings,pour marquer le bord extérieur de chaque mur.

    Les murets

    Ce sont peut-être les premiers parpaings que vous posez dans votre vie ? Ou la première bétonnière que vous faites tourner ? Sinon sautez les lignes qui suivent.

    Charger la bétonnière se fait dans l’ordre suivant :

    • la moitié du sable (dosé par seaux en fonction des indications portées sur vos sacs de liant/ciment ou chaux),
    • la presque totalité de l’eau,
    • la moitié du sac de liant,
    • le reste du sable,
    • le reste du liant,
    • le reste de l’eau, progressivement, pour arriver à la consistance voulue : assez épaisse mais souple quand il s’agit de mortier.

    On démarre la bétonnière dès que l’eau est à l’intérieur. On la fait tourner de temps en temps avant de reprendre du mortier, éven­tuellement en ajoutant un peu d’eau s’il a déjà épaissi. En hiver,ajoutez un produit antigel directement dans la bétonnière.

    Inutile d’arrêter la bétonnière pour remplir une brouette. Incliner progressivement l’ouverture et la remonter dès que la brouette est pleine. N’essayez pas de remplir une gamate directement :vous en mettrez partout sauf dans la gamate. Pour le vide sanitaire, où l’on travaille au ras du sol, il n’est même pas nécessaire d’utiliser la gamate. Vous chargez directement votre taloche à partir de la brouette.

    Vous commencerez par poser les parpaings des coins, en incluant les poteaux, puis vous comblerez les vides, en vous servant des coins pour tendre le cordeau.

    Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page38_Image1Déposez une épaisseur d’environ 3 cm de mortier sur le béton des fondations sur une longueur de 1 à 2 m. Posez le parpaing poteau, tapez légèrement dessus pour le faire mordre dans le mortier, véri­fiez qu’il est de niveau verticalement et horizontalement, dans le sens longitudinal et dans le sens transversal. Récupérez le mortier qui a débordé. Pour éviter d’avoir à enfiler le parpaing poteau, vous pouvez aussi utiliser des parpaings normaux et vous ferez un petit coffrage par la suite.Voir photo page suivante.

    Enchaînez avec le parpaing suivant, dont vous enduirez le petit côté d’une épaisse couche de mortier, pour faire le scellement vertical avec le parpaing déjà posé.

    Quelques remarques : mouillez les parpaings avant de les poser, surtout en été, sinon ils absorberont trop vite l’eau du mortier.

    Pensez, lorsque vous en serez au 2e rang,à croiser les parpaings dans les coins, puis alternez à chaque rang.

    le début du vide sanitaire

    le début du vide sanitaire

    Ne remplissez pas le trou des parpaings pour poteaux. Vous y coulerez du béton assez fluide quand la construction sera déjà à 1 ou 1,5 m du sol.Ainsi, le poteau sera d’un seul bloc.

    Pensez à ménager des trous dans le muret extérieur et dans les refends, aux endroits où doivent passer les canalisations d’adduction et d’évacuation (eau, EDF, téléphone, eaux usées).

    A l’entrée du vide sanitaire, laissez une ouverture assez grande pour livrer un passage, au moins en rampant.

    Construire Sa Maison Soi Memejpg_Page40_Image1

    Un vide sanitaire comporte en général 5 ou 6 rangs,de façon à pouvoir se glisser dessous sans trop de difficulté, s’il y a par exemple à réparer une canalisation. Mais si votre plan prévoit de grouper les canalisations tout près de l’entrée, vous pouvez ne faire que 2 ou 3 rangs. Une astuce consiste alors à faire creuser une tranchée un peu plus profonde dans le prolongement de l’ouverture du vide sani­taire et parallèlement aux principales canalisations.Vous pourrez ainsi descendre dans la tranchée, au lieu de ramper, si vous avez besoin de réparer quelque chose.

    L’arase

    Quand vous avez fini tous vos rangs de vide sanitaire,vérifiez le niveau au sommet du muret, soit à l’aide du niveau à eau, soit en posant la grande règle dans les angles, puis le long des murets, avec le niveau à bulle dessus.

    Pour des raisons diverses, le haut des murets est rarement complè­tement de niveau. Il faut donc faire une arase en béton, avant de poser les poutrelles de la dalle. Repérez l’endroit le plus haut de votre muret et prenez-le comme point de repère pour le niveau supérieur de l’arase. Placez deux planches de coffrage de part et d’autre du dernier rang de parpaings et coincez-les avec des serre- joints, de façon à ce qu’elles soient parfaitement horizontales longi­tudinalement et transversalement, et parfaitement de niveau avec votre repère. Coffrez la plus grande longueur possible, en fonction du nombre de planches et de serre-joints disponibles.Voir photo page suivante.

    Puis faites du béton assez épais et coulez-le dans l’arase.Tirez une règle courte appuyée sur les planches de coffrage pour enlever le béton qui dépasse. Vous obtenez un sommet parfaitement plan. Reproduisez ces opérations jusqu’à ce que la totalité des murets soit terminée par une arase de niveau avec tout le reste. Le vide sanitaire est alors terminé.

    Pour ceux qui n’ont jamais fait de béton : procéder comme pour le mortier, mais en remplaçant le sable par du mélange à béton, qui comporte des cailloux, et en utilisant toujours du ciment (pas de chaux). Suivez les proportions indiquées sur les sacs.

    La protection contre l’humidité
    Les murets du vide sanitaire doivent être enduits sur l’extérieur (voir la technique de l’enduit au chapitre 29).On peut ajouter un produit hydrofuge directement dans la bétonnière au moment du malaxage. Lorsque l’enduit est sec,passez une couche de goudron liquide par dessus, ainsi que sur le sommet des parpaings. Lorsque le vide sanitaire est terminé, votre chantier ressemble un peu à une pisciculture !
    Fondations

    9.LES CANALISATIONS

    Ordre des opérations

    1. Placer les gaines de l’électricité et du téléphone.
    2. Placer le plimouth d’arrivée d’eau.
    3. Placer les évacuations et leurs aérations.
    4. Placer la terre.

    Matériaux nécessaires

    Les gaines annelées

    Il en faut une large, orange, spéciale pour l’électricité et une verte, plus mince, spéciale pour le téléphone. Les Télécom imposent de doubler le circuit (1 gaine en réserve).

    Les tuyaux de PVC rigides

    • 130 mm de diamètre pour les toilettes et les aérations.
    • 110 mm pour la baignoire et/ou la douche et pour la canalisation générale sur laquelle viennent se greffer les autres,à l’exception des toilettes, qui ont un circuit à part.
    • 32 mm pour les évacuations d’évier, de lavabo, de machine à laver le linge ou la vaisselle, et du cumulus s’il doit y en avoir un.
    • Coudes,Y,T, bouchons vissés, manchons (réducteurs ou non), en fonction des besoins de votre circuit.
    • Colle à PVC (en petit bidon à pinceau).
    • Colliers à PVC pour la fixation au mur du vide sanitaire.

    Le plimouth

    Calculer l’achat avec le moins de raccords possibles : il faudra faire un regard à chaque raccord. Le plimouth PEHD à bande bleue, 26/32 mm de diamètre, est celui que l’on utilise pour l’eau potable. Il supporte une pression de 12,5 bars.

    Les raccords en laiton

    Le plimouth ne doit pas être plié à angle droit. On utilise des coudes en laiton ou des T pour les « virages » des canalisations.

    On utilise des raccords droits pour relier 2 tronçons de plimouth en prolongement.

    A faire en prévision de la suite

    • Faire le calepinage. Le calepinage (ou estimation du nombre de briques ou de parpaings nécessaires) est surtout important pour les briques monomur, pour savoir combien de briques de chaque sorte on doit commander : poteaux, tableaux, linteaux, briques normales et briques des murs porteurs intérieurs (voir détail p.50).

    Pour les parpaings, il existe moins de variétés : les poteaux, les linteaux et les parpaings normaux.

    Vous pouvez faire faire le calepinage par le fournisseur en lui donnant votre plan. Mais cela prend un temps très long.

    • Commander les briques ou les parpaings,en prenant rendez-vous pour la livraison après la finalisation de la dalle, pour ne pas encom­brer et gêner le chantier à ce moment-là.
    • Commander les seuils et les embases en même temps que les briques car elles viennent du même fournisseur et cela vous évitera le coût d’une livraison.Vous n’en aurez besoin que bien plus tard,au moment de poser les fenêtres (voir au chapitre 18).

    Si votre maison est en briques, commander la scie à briques et, selon que vous les collez ou que vous les posez au mortier de chaux, le rouleau à colle ou la grille de gabarit pour le mortier. Normalement,vous avez déjà le liant (pour les briques,chaux unique­ment) et le sable.

    Commander les toupies de béton pour la dalle (RV à confirmer quand vous aurez bien avancé).

    Electricité et téléphone

    Placez tout près de l’ouverture du vide sanitaire un rouleau de gaine électrique (orange) de large diamètre et deux rouleaux de gaine de téléphone (verte). Faites passer leur extrémité par l’ouverture. Tirez la gaine orange jusqu’à l’endroit de la maison où se trouvera le tableau électrique et faites-la remonter verticalement en comptant large.

    Maintenez la partie verticale en la scotchant sur un fer à béton planté dans le sol ou en fixant des colliers dans le muret du vide sanitaire. Procédez de la même façon avec les deux gaines vertes, mais faites- les arriver, toujours en calculant large, à l’endroit où se trouvera la réglette de téléphone (la prise principale d’où repartiront les fils pour toutes les autres prises téléphoniques de la maison).

    Attention : le tire-fil noir qui se trouve dans toutes les gaines a une fâcheuse tendance à disparaître discrètement. Sans lui, vous ne pourrez pas passer les câbles dans les gaines.Tirez-en une bonne trentaine de centimètres et scotchez-le autour de la gaine.

    Les arrivées d*eau

    Mieux vaut ne pas dérouler l’énorme rouleau tout de suite : il suffit pour le moment de faire entrer l’une de ses extrémités dans le vide sanitaire et de la faire ressortir verticalement à l’endroit où se trou­vera le robinet d’arrêt général. D’habitude, c’est sous l’évier. Comptez large. Il vaut mieux avoir à recouper ensuite que de se retrouver à faire des raccords inutiles et sources de fuites possibles.

    Si vous voulez placer un robinet extérieur sur l’une des façades de la maison, pensez à installer un tronçon de plimouth qui repartira du robinet d’arrêt et sortira dans un regard, hors du muret du vide sanitaire, à la verticale du robinet extérieur à venir.

    Dans le vide sanitaire,isolez les tuyaux d’eau sur toute leur longueur, avec des tubes de mousse (vendus par tronçons d’1,5 m, générale­ment gris, préfendus sur toute leur longueur).

    Les évacuations
    Voir ci-dessous l’installation de base pour l’évacuation.Elle comporte au minimum trois circuits.

    • Circuit 1 , d’un diamètre de 130 :l’évacuation des toilettes,munie d’une colonne d’aération (avec un clapet antiretour), située après les toilettes, qui évite que les siphons ne se vident au moment où on tire la chasse. En bout de circuit, un bouchon à vis permet de « visiter » la canalisation en cas de problème.
    • Circuit 2, d’un diamètre de 110 : l’évacuation de toutes les eaux usées, raccordée aux tuyaux de la baignoire ou de la douche (110 mm), des lavabo et évier (32 mm), des machines (32 mm) et du trop-plein du cumulus (32 mm). Elle se termine par une aération haute (avec un clapet anti retour) et par un bouchon de regard. La pente du circuit doit être de 5 mm/m minimum, jusqu’à la fosse.
    • Circuit 3, d’un diamètre de 130 : une dernière canalisation double celle des toilettes.Elle sera ensuite raccordée à la fosse septique d’un côté et montera au-dessus du toit,de l’autre,où elle sera terminée, éventuellement, par un extracteur éolien : ce sera l’aération de la fosse, obligatoire si vous voulez éviter… l’explosion due à l’accumulation des gaz de fermentation.

    canalisations

    Pour raccorder tout cela, il existe des coudes à l’angle plus ou moins ouvert, des Y, des T, des réducteurs de diamètre et des raccords droits (manchons). Le tout s’emboîte et se colle, toujours en mettant le côté mâle des raccords en amont et le côté femelle en aval, pour éviter les fuites.

    Pour raccorder deux pièces, commencez par contrôler la bonne longueur des tronçons et la bonne orientation des coudes, en les emboîtant sans colle. Quand tout est bon, tracez sur les tubes un trait de repère perpendiculaire à chaque raccord, qui vous permettra de repositionner les pièces deux par deux exactement de la même façon au moment de les coller : à ce moment-là en effet, vous devrez les enfoncer droit et d’un seul coup, au lieu de les « visser », si vous voulez que la colle soit efficace.

    Coupez les tubes avec une scie à métaux, de façon bien nette et perpendiculairement à l’axe du tube. Biseautez le bord des parties mâles au cutter. Ebarbez soigneusement tous les bords et passez légèrement au papier de verre fin les parties qui seront en contact avec la colle. Etalez la colle sur les deux faces à assembler et emboîtez les pièces sans tourner.

    Pour le moment, vous n’installez que la partie qui sera dans le vide sanitaire et vous faites dépasser un tube pour chaque appareil sani­taire et pour chaque aération.

    Les circuits 1 et 2 se rejoindront par un Y de PVC juste à la sortie du vide sanitaire, dans un regard maçonné.

    Les canalisations seront fixées par des colliers sur les parpaings du vide sanitaire. Les parties verticales seront maintenues bien droites par un fer à béton planté dans le sol auquel elles seront liées par un anneau de fil de fer ou par du scotch de chantier.

    La terre

    Le câble de terre (un câble de cuivre de 25 mm2 de section et de 10 m de long environ doit démarrer verticalement à l’endroit où viendra le tableau électrique dans la maison. Il s’agit de la mise à la terre de toute votre installation électrique. Maintenez provisoire­ment la partie verticale du câble scotchée sur un fer à béton planté dans le sol. Laissez une bonne marge en calculant la longueur qui devra rejoindre le tableau. Une fois déroulé il sera très difficile à tirer si vous avez calculé trop juste.

    Le câble, laissé nu, passera ensuite sous le vide sanitaire et sortira dans la tranchée d’arrivée d’eau. Pour le moment, il reste en attente, enroulé à la sortie du vide sanitaire.

    Le « passage en plus »

    Il peut être très utile pour l’avenir de faire traverser tout le vide sanitaire par un tube de PVC de 110 qui sortira de chaque côté. Il pourra éventuellement vous servir plus tard si vous voulez passer des gaines électriques ou un tuyau d’arrosage, etc.

    Lorsque toutes vos gaines, tous vos tubes et tuyaux sont en place, obturez soigneusement toutes les extrémités, avec des bouchons adaptés ou avec du scotch de chantier, pour éviter que du béton, de la poussière ou des bestioles ne viennent les boucher ou les salir.

    Texte Sylvia Dorance Photos Zaïna Ben Ali

    La suite la semaine prochaine

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