Séranvillers-Forenville : Hadda et Matthieu jardinent sain, sans mal de dos…

Ils se sont lancés dans la permaculture l’an passé. Grâce à ce mode de jardinage peu connu, Hadda et Matthieu mangent leurs légumes, ont transformé leur mode de vie et vont bientôt lancer une association d’échanges.

« On a testé l’an dernier les pommes de terre sur gazon », raconte Hadda, infirmière. Le couple a installé avant l’hiver une bâche sur plusieurs mètres carrés de jardin, « mais on s’est aperçu ensuite qu’on aurait pu ne pas le faire », précise Matthieu Declerc, son compagnon. Le couple l’a retirée au printemps, a simplement posé ses plants de pommes de terre sur le sol, et les a butés avec du compost. De temps en temps, il les recouvrait des herbes coupés de la tonte.

Avant l’an passé, Hadda n’avait jamais jardiné. « On voulait se lancer dans le potager, mais sainement. » Une vidéo sur Internet leur fait découvrir la permaculture. L’art de produire beaucoup, sans bêcher et sans produits, sur de petites surfaces. Et de partager les surplus avec les autres. « Ça correspondait à ce qu’on voulait faire, à nos valeurs. »
Hadda et Matthieu ont commencé plutôt petit. « D’année en année, on devrait récolter plus, note le livreur de farines et pains bio. La permaculture permet d’utiliser la nature plutôt que la combattre. »
Ils passent deux heures par semaine dans leur jardin. « Le principe est de ne jamais laisser la terre sans protection, détaille Hadda. Il faut la recouvrir. De paille, par exemple. Le plus long, ce n’est pas la partie manuelle mais la recherche intellectuelle. » Car il y a des astuces bêtes comme chou pour éviter les maladies – « comme mélanger les variétés en mélangeant carottes et tomates par exemple » – et les parasites – « planter des myosotis pour éviter le vers des framboisiers ! ».
Les deux amoureux ne s’arrêtent pas là. Ils ont installé une mare au sud de leur jardin, pour que la réverbération du soleil sur l’eau apporte 30 % de chaleur en plus à cette partie du jardin. Ils ont une ruche, un poulailler. Un gros tas de cailloux pour que leur calcaire favorise le développement des orties, bonnes à manger, bonnes pour le compost. Ils ont planté environ 70 espèces d’arbustes différents pour obtenir des baies toute l’année et parce qu’« on a conscience qu’il faut recréer une biodiversité, souligne Matthieu, car on est entouré de champs de monoculture intensive ». L’an prochain, ils créeront une prairie comestible et une autre mellifère, pour les abeilles. « On ne jette plus rien du tout », annonce Hadda. Ils cuisinent tout.
Matthieu, si passionné par cette nouvelle façon de faire, a suivi une formation diplômante pour devenir aménageur d’intérieurs et extérieurs respectueux de l’environnement. Et le couple participe à la création, en juin, d’une asso, Unis vers, pour partager le savoir-faire en permaculture.
Matthieu Declerc : 06 32 86 17 21,
declercq.mat@orange.fr
48 bis Grande Rue à Séranvillers