Le guide des « mauvaises herbes »

  • Introduction

    Le réseau de parcelles de références en grandes cultures du GRAB HN a été mis en place en 1999. Environ 120 parcelles situées dans 14 fermes (7 dans l’Eure et 7 dans la Seine — Maritime) sont suivies.

    Les objectifs sont les suivants :

    1. Recenser les espèces de mauvaises herbes problématiques dans les exploitations agricoles biologiques de Haute-Normandie en grandes cultures.
    2. Suivre l’évolution à long terme (sur plusieurs années) de la flore adventice dans ces cultures.
    3. Étudier l’influence des types de culture et des rotations dans l’évolution de la densité des adventices.
    4. Mettre en évidence l’influence de différentes interventions culturales sur la maîtrise des adventices.

    Une première synthèse sur les adventices a été réalisée en septembre 2001 par Ludivine Mignot, d’après le travail de Benoît Lelièvre et Emmanuel Desilles : « Maîtrise des adventices en grandes cultures biologiques : Recherche d’itinéraires techniques ».

    Après ce premier travail, depuis mars 2002, le protocole a été affiné par Véronique Zaganiacz : notation de la densité des adventices (définition d’une grille de densités), mise en place de fiches d’observations type par parcelle, création d’une base de données Access pour l’analyse des données…

    Ceci a permis de réaliser ce guide des adventices permettant de faire un état des lieux des espèces de mauvaises herbes les plus problématiques recensées dans les grandes cultures biologiques de Haute-Normandie, avec pour chacune :

    • des photos réalisées sur les parcelles des agriculteurs du réseau.
    • Des tableaux de comparaison des adventices proches et/ou schémas réalisés à partir de (ACTA, 1997), pour l’aide à la détermination.
    • Des graphiques synthétisant les principaux résultats de l’étude sur 3 ans (2002 à 2004).
    • Un texte rappelant les caractéristiques biologiques de l’adventice, et faisant un bilan des résultats obtenus sur le réseau de parcelle en 3 ans en fonction de la répartition dans la région, des cultures, de la rotation.

    Protocole

    1/Fermes suivies

    Les parcelles de 14 agriculteurs sont suivies dans le cadre du réseau de parcelles, 7 dans l’Eure et 7 en Seine-Maritime.

    Les caractéristiques des exploitations agricoles ainsi que les cultures produites sur les parcelles étudiées sont décrites dans les tableaux ci-dessous.

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (1)

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (2)

    2/Suivi des itinéraires techniques

    Les interventions culturales réalisées sur les parcelles sont suivies via le carnet de plaine du GRAB HN distribué depuis la campagne 2003/2004, et rempli par les agriculteurs. Deux visites sont réalisées chaque année pour collecter les données.

    3/Observations des adventices sur les parcelles

    Les observations sont réalisées de façon globale sur chaque parcelle, en parcourant la parcelle et en notant les mauvaises herbes les plus importantes et les plus visibles, ainsi que leur classe de densité et leur stade selon les tableaux ci-dessous. Les taches importantes de mauvaises herbes sont localisées approximativement sur les plans parcellaires.

    Des observations plus fines sont également réalisées sur des zones définies de 20x20m en utilisant les mêmes échelles (cf. tableaux ci-dessous). Ceci permet de suivre de façon plus précise l’évolution de la flore adventice à un endroit donné d’année en année sur une parcelle.

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (3)

    Les observations sont réalisées à 4 périodes d’observation différentes au cours de l’année :

    • Février-mars : 1re observation des adventices avant désherbage mécanique
    • Avril-mai : 2e observation après désherbage mécanique
    • Juin-juillet : 3e observation avant récolte
    • Août-septembre : 4e observation pour les plantes sarclées

    Analyse des résultats

    L’ensemble des données collectées durant les observations est saisi dans une base de données Access constituée de plusieurs tables (agriculteurs, parcelles, cultures, observations, adventices. Ceci permet de réaliser plusieurs requêtes [tables donnant le résultat de calculs]. Les graphiques présentés dans ce guide ont été réalisés à partir de certaines de ces requêtes.

    1/Explication des graphiques présentés dans ce guide

    Les graphiques utilisent les données des observations effectuées sur la globalité des parcelles, et prennent en compte les 2e, 3e et 4e observations [définies à la page précédente]. À la 1re observation [février-mars], vu le stade des adventices, il est en effet plus difficile de noter globalement la parcelle. Notons que pour la plupart des cultures, cela correspond à deux observations par parcelle et par an : les plantes sarclées sont notées en général aux 3e et 4e observations, les autres cultures sont notées aux 2e et 3e. Les graphiques prennent en compte les observations réalisées en 2002, 2003 et 2004. Pour chaque graphique, on regarde donc le pourcentage de parcelles sur l’ensemble des parcelles observées chaque année à chaque observation, toutes les données étant regroupées.

    Le tout premier graphique montre la répartition de ce pourcentage de parcelles selon les classes de densités [définies à la page précédente] pour l’adventice concernée. Ceci permet de voir quelles sont les densités les plus souvent observées, et jusqu’où elles peuvent aller pour une adventice donnée.

    Les 3 autres graphiques donnent le pourcentage de parcelles ayant une densité significative en fonctions de différents paramètres. On entend par densité significative, de façon arbitraire, toute densité supérieure ou égale à la classe de densité 3, c’est-à-dire supérieure à environ 0.1 plante par m[1] [10 plantes pour 100 m2].

    Le premier graphique donne le pourcentage de parcelles pour chaque ferme du réseau de parcelles. Notons que pour la ferme n° 7, qui a rejoint le réseau récemment, nous n’avons les données que de 2004, elles représentent donc une seule année.

    Le second graphique donne le pourcentage par type de culture. Notons qu’il faut interpréter ces résultats avec prudence dans la mesure où le nombre de parcelles concernées est très variable selon le type de culture. Les différentes cultures présentes dans le réseau de parcelles par type de culture sont détaillées dans le tableau ci-après.

    Le troisième graphique compare le pourcentage pour les cultures d’hiver et pour celles de printemps.

    2) Autres analyses effectuées

    D’autres requêtes complétant les graphiques précédents permettent de comparer les pourcentages de parcelles ayant des densités significatives par année, par période d’observation… Toutes ces données permettent d’avoir une vue globale d’ensemble. Mais il faut être prudent et ne pas en tirer des conclusions hâtives dans la mesure où de nombreux facteurs entrent en jeu. Chaque parcelle est différente, car elle possède un sol, des conditions climatiques, un historique, des itinéraires techniques propres. Donc les comparer entre elles selon un seul facteur n’est pas facile dans la mesure où d’autres facteurs peuvent entrer en jeu.

    Par exemple, quand on compare les pourcentages de parcelles ayant des densités significatives selon les cultures, on peut surévaluer la présence d’une adventice dans une culture si celle si est justement beaucoup cultivée dans une région où l’adventice se plait bien, ou est favorisée par d’autres cultures très présentes dans les rotations de cette région.

    Pour tenir compte du facteur historique de la parcelle et de l’effet de la rotation, une analyse détaillée de l’évolution de chaque adventice sur chaque parcelle au cours des années 2002 à 2004 est réalisée grâce à une requête appropriée. Ceci permet d’étudier les éventuelles baisses ou augmentations de densité dans une parcelle donnée en fonction de la succession de cultures. Cette étude sera à affiner dans les années futures, l’idéal étant de pouvoir faire cette analyse sur au moins la durée d’une rotation complète [4 à 8 ans selon les types de rotation].

    L’étude reste à être affinée par une étude plus approfondie du rôle des différentes interventions culturales réalisées sur la parcelle dans l’évolution à long terme des adventices.

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (4)

    3/Ensemble des adventices observées

    Le graphique ci-après permet d’avoir une vision d’ensemble des adventices observées sur les parcelles ainsi que leur importance relative en terme de fréquence. Il prend en compte le pourcentage de parcelles ayant des densités significatives pour chaque adventice, sur les 3 années d’observations, les données étant regroupées de la même façon que pour les autres graphiques du guide (cf. paragraphe « Explication des graphiques présentés dans ce guide »).

    Les adventices décrites dans ce guide ont été choisies par rapport à leur forte fréquence et/ou leur forte nuisibilité.

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (5)

    Remarque : Autres adventices présentes en très faibles densités et/ou très faibles fréquences :Agrostis stolonifère, Armoise, Bleuet, Céraiste aggloméré, Chrysanthème des moissons, Epilobe, Euphorbe, Géranium, Grémil des champs, Lamier pourpre, Mâche potagère, Mauve, Mercuriale, Ortie, Panic pied-de-coq, Pâquerette, Prêle, Rumex petite oseille, Séneçon, Sétaire, Spéculaire…On trouve aussi des repousses de cultures produites les années précédentes.

    4) Fréquences des adventices décrites dans ce guide en fonction des types de culture

    Les graphes ci-après permettent de voir pour chaque grand type de culture quelle est la fréquence des adventices décrites dans ce guide. Il prend en compte le pourcentage de parcelles ayant des densités significatives pour chaque adventice, sur les 3 années d’observations, les données étant regroupées de la même façon que pour les autres graphiques du guide.

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (6) Guide des mauvaises herbes permaculteurs (7) Guide des mauvaises herbes permaculteurs (8) Guide des mauvaises herbes permaculteurs (9)

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (10)

    5) Informations sur les textes décrivant les adventices

    Pour chaque adventice sont détaillées les informations suivantes :

    Fréquence, densité et répartition dans la région : Ces informations utilisent les résultats de l’analyse du réseau de parcelle de référence du GRAB HN.

    Caractéristiques principales de reconnaissance : Ces informations sont tirées principalement du guide des « Mauvaises herbes des cultures » (ACTA, 1997).

    Différentes espèces rencontrées : Il s’agit des différentes espèces rencontrées dans le réseau de parcelles du GRAB HN, déterminées à l’aide de (ACTA, 1997).

    Ne pas confondre avec : Il s’agit des espèces que l’on peut confondre facilement avec l’adventice décrite, déterminées grâce à (ACTA, 1997).

    Types de sol privilégiés : Les informations sont tirées essentiellement de (ACTA, 1997).

    Type, période de germination ou de pousse, période de présence : Les informations sont tirées essentiellement de (ACTA, 1997), (POUSSET, 2003), et des observations réalisées sur le réseau de parcelles du GRAB HN.

    Nuisibilité : Les informations sont tirées essentiellement de (ACTA, 1997), (ROGRIGUEZ, 2004) et (POUSSET, 2003).

    Cultures concernées : Ces informations utilisent les résultats de l’analyse du réseau de parcelle de référence du GRAB HN.

    Conseils en cas d’envahissements : Ces informations utilisent essentiellement les données de (POUSSET, 2003) ainsi que les résultats du réseau de parcelles de référence du GRAB HN.

    Rumex

    Fréquence, densité et répartition dans la région : On le trouve sur la plupart des parcelles et chez tous les agriculteurs du réseau mais le plus souvent en relativement faible densité (inférieure à 1 plante par m2). On le trouve en densité significative sur en moyenne 27 % des parcelles, ce qui le place parmi les adventices les plus fréquentes dans le réseau.

    Différentes espèces rencontrées : L’espèce la plus rencontrée est le Rumex à feuilles obtuses (Rumex obtusifolius). On trouve aussi le Rumex crépu (Rumex crispus) qui accompagne souvent le premier en beaucoup plus faible quantité. Ce sont toutes deux de grandes plantes qui se ressemblent (cf. photos et tableau ci-dessous). Nous parlerons surtout de ces 2 espèces.

    Il existe une troisième espèce, le Rumex petite oseille (Rumex acetosella), de façon très localisée en faible densité dans le pays de Caux, c’est une plante beaucoup plus petite.

    Types de sol privilégiés : Plantes nitrophiles. Préfèrent les sols frais mais se rencontrent à peu près sur tous types de sols. Voir aussi tableau de comparaison des différentes espèces ci-dessous.

    Type, période de germination ou de pousse, période de présence : Plante pluriannuelle (durée de vie probablement entre 5 et 10 ans), qui peut devenir vivace par segmentation de la racine pivotante. Germination toute l’année, avec un pic printanier, présence toute l’année.

    Nuisibilité : Très nuisible. Une plante peut produire plusieurs dizaines de milliers de graines par an, qui peut se conserver très longtemps dans le sol, jusqu’à plusieurs dizaines d’années. Elle est vivace par sa racine pivotante, qui est très résistante même après arrachage, et qui peut se multiplier si elle est coupée en morceaux par des outils.

    Cultures concernées : La densité des Rumex est plus importante dans les prairies temporaires (cultures de luzerne et trèfle incluses) où elle peut atteindre 5 plantes au m2 dans certains cas. On observe souvent une augmentation de la densité des rumex lorsque l’on passe d’une céréale à une prairie et une baisse dans le cas contraire. Il reste à voir sur de plus longues années si la densité augmente entre 2 céréales entourant une prairie. Il semble qu’il soit important de bien maîtriser le semis des prairies, c’est souvent à ce moment-là que le rumex s’installe.

    Conseils en cas d’envahissements : Arrachages (outils à dents munis de socs « patte d’oie », outils à disques type cover-crop…) et extirpage (outils à dents…) des racines de préférence au printemps et début d’été (période où elles sont le plus fragiles) pour les faire dessécher, suivis d’une culture de printemps tardive ou d’été étouffante (sarrasin, avoine/vesce, chanvre.) ou d’une plante sarclée à bien désherber. Éventuellement arrachage manuel après extirpage mécanique. Limiter les cultures d’hiver et choisir les plus étouffantes (association triticale/pois.). Sur les prairies temporaires, faire des fauches ou broyages fréquents avant la formation des graines, même dans les prairies pâturées. Éviter le piétinement. Attention aux luzernes qui se dégradent où le rumex s’installe facilement.

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (11)

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (12)

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (13)

    Chardon des champs ou cirse des champs

    Fréquence, densité et répartition dans la région : Présent chez tous les agriculteurs, sur environ la
    moitié des parcelles du réseau, mais pour la plupart à des densités très faibles (bien inférieures à 1 plante par m2). Il se trouve en densité significative sur en moyenne 11% des parcelles. Quelques parcelles atteignent néanmoins des densités importantes jusqu’à 5 plantes par m2. On note une légère
    baisse de la fréquence et des densités entre 2002 et 2004, peut-être due aux sécheresses des années 2003 et 2004.
    Types de sol privilégiés : Tous types de sol, avec une préférence pour ceux suffisamment humides, argileux et fertiles.
    Type, période de germination ou de pousse, période de présence : Germinations assez peu fréquentes, vivace de drageons (pousses issues des racines horizontales colonisatrices). Germinations et pousses au printemps et été. Le chardon n’est donc vraiment visible qu’à partir d’avril.
    Nuisibilité : Très nuisible. Multiplication végétative importante, colonisation rapide par taches. Un pied peut produire plusieurs milliers de graines, néanmoins pas toutes viables, qui se dispersent grâce à leur aigrette plumeuse.
    Cultures concernées : Toutes cultures. On observe une forte baisse du chardon dans 4 parcelles qui présentaient de fortes densités (1 à 5 plantes par m2), durant la culture de prairies temporaires multiespèces (2 parcelles) ou de luzerne (2 parcelles), pour arriver à des densités négligeables ou nulles. Il reste à voir comment ces densités évolueront dans le temps après la prairie temporaire. On remarque aussi que les parcelles à fortes densités de chardon sont souvent des parcelles où il n’y a pas eu de prairie temporaire depuis longtemps (cas de la ferme 6) mais pas toujours.
    Conseils en cas d’envahissements : Briser et remonter les racines par des outils adaptés (à dents, à disques ou à ailettes) pour les dessécher en périodes sèches, après moisson ou encore mieux au printemps quand les réserves des racines sont faibles, avant une culture de printemps tardive à bien désherber. Favoriser les engrais verts (vesce-avoine, vesce-seigle, trèfle incarnat…) et les cultures étouffantes (avoine, seigle, ray-grass italien…). Une culture de luzerne bien implantée de 3 à 4 ans avec 2 à 4 fauches par an est très efficace.

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (14)Guide des mauvaises herbes permaculteurs (15)

    Laiterons

    Fréquence, densité et répartition dans la région : Présents chez presque tous les agriculteurs, en densité significative sur en moyenne 20% des parcelles en 2002 avec une baisse jusqu’en 2004 (environ 8%). Cette baisse peut être attribuée aux années sèches de 2003 et 2004, car le laiteron des
    champs est exigeant en eau. Ceci sera à vérifier durant les prochaines années. La plupart des parcelles ont des densités inférieures à 1 plante par m2. Mais quelques parcelles ont des densités supérieures allant jusqu’à 50 plantes par m2.
    Différentes espèces rencontrées : Deux espèces de biologies très différentes sont rencontrées, mais elles se ressemblent au stade jeune : le laiteron des champs, plante vivace, et le laiteron rude, plante annuelle (cf. tableau ci-dessous). Il reste à affiner les données dans les observations futures quand à la distinction de ces 2 espèces selon les parcelles et ainsi mieux distinguer leurs comportements. Notons que l’on peut trouver les 2 espèces sur la même parcelle.
    Ne pas confondre avec : le chardon des champs, qui contrairement au laiteron des champs, n’a pas de lait blanc qui s’écoule de la plante cassée et a des feuilles fortement piquantes.
    Types de sol privilégiés : Le laiteron des champs est plus exigent en eau et en éléments nutritifs : cf. tableau ci-dessous.
    Type, période de germination ou de pousse, période de présence : Le laiteron des champs est une plante vivace de drageons, qui produit des pousses issues des racines au printemps et en été. Le laiteron rude est une plante annuelle qui peut germer toute l’année.
    Nuisibilité : Le laiteron des champs est très concurrentiel. C’est une plante vivace qui se développe par taches, les germinations sont rares. Le laiteron rude peut être abondant localement et devenir nuisible.
    Cultures concernées : Les laiterons sont plus fréquents, plus denses et plus développés en général dans les cultures de printemps que dans les cultures d’hiver. On observe souvent une forte augmentation de la densité dans une culture de printemps après une culture d’hiver, puis une forte
    baisse dans la culture d’hiver suivante. On remarque aussi des baisses de densité dans les cultures d’hiver de triticale ou associations à base de triticale, par rapport au blé d’hiver. On observe dans quelques parcelles de prairie temporaire (ou luzerne ou trèfle purs) une forte augmentation de la
    densité en laiteron rude la première année, puis une quasi disparition les années suivantes.
    Conseils en cas d’envahissements : Pour le laiteron des champs, voir les conseils donnés pour le chardon des champs en particulier en matière de travail du sol. La luzerne et la prairie temporaire de longue durée sont également efficaces. Limiter les cultures de printemps.

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (17) Guide des mauvaises herbes permaculteurs (18)

    Liserons

    Fréquence, densité et répartition dans la région : Le liseron est peu fréquent chez les agriculteurs du réseau (en moyenne 3 % des parcelles ont une densité significative), il est présent surtout chez les deux agriculteurs du Pays de Bray dont la rotation comporte du maïs. Les densités y sont faibles, pour la plupart inférieures à une plante par m2.
    Différentes espèces rencontrées : On observe le liseron des champs et le liseron des haies (cf. tableau).
    Ne pas confondre avec : la renouée liseron, qui est annuelle, possède une gaine à la base du pétiole, et des toutes petites fleurs blanches discrètes et groupées.
    Types de sol privilégiés : Les besoins des 2 espèces de liserons sont différents : cf. tableau ci-dessous.
    Type, période de germination ou de pousse, période de présence : Ce sont des plantes vivaces, aux germinations printanières assez fréquentes. Les pousses apparaissent au printemps et en été. Le liseron est surtout visible à l’observation de juin-juillet.
    Nuisibilité : Très nuisible par compétition, enroulement autour des cultures, développement important, risque de verse, gène à la récolte…
    Cultures concernées : On observe une augmentation de la densité des liserons principalement dans les cultures de maïs ou bien dans les céréales d’hiver qui suivent une culture de maïs. Il semble qu’une interculture de trèfle violet placée juste avant une culture de maïs permette de diminuer la densité de liserons.
    Conseils en cas d’envahissements : on peut reprendre les conseils donnés pour le chardon des champs en matière de travail du sol. Limiter la culture de maïs.

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (19)

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (20)

    Coquelicots

    Fréquence, densité et répartition dans la région : On trouve le coquelicot en densité significative sur en moyenne 16% des parcelles du réseau, avec des densités et des fréquences importantes surtout chez 4 agriculteurs du réseau dont 2 ont des sols crayeux (Vexin). On remarque une légère
    augmentation de la fréquence et des densités en 2004. La plupart des parcelles ont des densités de coquelicot inférieures à 5 plantes par m2, mais quelques parcelles possèdent des densités très importantes, jusqu’à environ 100 plantes par m2.
    Ne pas confondre avec : Capselle bourse à pasteur et Arabette de Thalius au stade plantule (cf. tableau et photos page suivante).
    Types de sol privilégiés : Tous sols, avec une préférence pour les sols argilo-calcaires ou calcaires. Peut aussi indiquer une brusque augmentation de pH, ou encore un contraste hydrique (humidité hivernale et sécheresse estivale), ce qui explique peut-être l’augmentation observée en 2004.
    Type, période de germination ou de pousse, période de présence : Plante annuelle, qui germe en automne et hiver voire au printemps. Elle est donc visible à toutes les périodes d’observations.
    Nuisibilité : Forte. Un pied peut produire plusieurs dizaines de milliers de graines, qui se conservent assez longtemps dans le sol. Le coquelicot est très concurrentiel.
    Cultures concernées : On trouve le coquelicot essentiellement dans les céréales d’hiver, mais aussi dans les cultures de printemps telles que céréales, féveroles et lin. Les densités diminuent souvent dans les associations céréales-protéagineux d’hiver. Le coquelicot est très peu présent dans les cultures de printemps semées tard (maïs, plantes sarclées). Il peut être en densité importante dans certaines prairies temporaires en première année (luzerne et trèfle purs compris), puis il disparaît quasiment complètement les années suivantes dans ces prairies. On observe quelques cas d’augmentation de densité après prairie temporaire. Il faudra un plus grand nombre d’années d’observation pour comparer les densités avant et après prairies. Il reste aussi à analyser les raisons des fortes variations observées sur certaines parcelles d’année en année dans les successions de céréales, féveroles et lin, qui ne semblent pas toujours dues aux types de cultures (résultats contradictoires).
    Conseils en cas d’envahissements : Limiter les cultures d’hiver. Réaliser des déstockages et faux semis. Faire des désherbages précoces dans les cultures par herse étrille ou bineuse.

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (22) Guide des mauvaises herbes permaculteurs (21)Guide des mauvaises herbes permaculteurs (23)

    Matricaires et Anthémis

    ng: 0px; -webkit-text-size-adjust: autFréquence, densité et répartition dans la région : On observe les matricaires et anthémis sur en moyenne 31% des parcelles en densité significative, ce qui les place au rang des adventices les plus fréquentes dans le réseau. Elles ont des fréquences importantes chez la moitié des agriculteurs du réseau (Pays de Caux, plateau du Neubourg et Pays d’Ouche). Les densités peuvent être importantes,
    elles s’étalent jusqu’à 50 plantes par m2. Certaines parcelles de densités assez élevées présentent cependant des plantes peu développées.
    Différentes espèces rencontrées : On observe surtout 2 espèces différentes de matricaires : la matricaire camomille et la matricaire inodore (cf. tableau ci-dessous). On trouve aussi l’anthémis cotule, en densités plus faibles (cf. tableau ci-dessous).
    Types de sol privilégiés : Sols différents selon espèces : cf. tableau ci-dessous. Se trouvent souvent sur sols de limons battants ou sur sols tassés.
    Type, période de germination ou de pousse, période de présence : plantes annuelles, germinations toute l’année, donc visibles à toutes les observations.
    Nuisibilité : Assez forte. Un pied produit plusieurs milliers voir dizaines de milliers de graines, qui se conservent assez longtemps dans le sol. Germination à quelques millimètres de profondeur maximum.
    Cultures concernées : Comme elle peut germer toute l’année, elle est présente dans presque toutes les cultures à la fois d’hiver et de printemps : céréales, associations céréales-protéagineux, protéagineux et plantes sarclées. Les fortes différences de densité souvent constatées d’une année à l’autre ne sont pas dues au type de culture. Ceci reste à être étudié plus précisément par rapport à l’itinéraire technique. Les matricaires disparaissent souvent au cours des prairies temporaires, après une éventuelle augmentation la première année ou avant la première coupe. On observe une augmentation parfois forte et rapide de la densité dans des céréales après prairies temporaires, qui ont souvent une durée de 2 ans maximum chez les agriculteurs dont les parcelles sont infestées. Ceci sera à approfondir sur un nombre d’années plus important pour comparer les densités avant et après prairies, et voir si la durée de ces prairies joue un rôle.
    Conseils en cas d’envahissements : Privilégier la culture du seigle plutôt que le blé. Les déstockages et faux semis seront très efficaces vu la faible profondeur de germination des graines. La structure du lit de semence ne doit pas être trop fine sur les terres limoneuses battantes. Faire des hersages ou binages précoces.

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (26) Guide des mauvaises herbes permaculteurs (25)

    Vesces

    : 2; word-spacing: 0px; -webkit-text-sFréquence, densité et répartition dans la région : On trouve les vesces de façon très localisée principalement chez 3 agriculteurs du pays de Caux, où elles sont présentes de façon significative sur un grand nombre de parcelles. Les densités peuvent y être très importantes, elles s’étalent jusqu’à 100 plantes par m2.
    Différentes espèces rencontrées : On trouve deux espèces différentes souvent ensemble dans les mêmes parcelles : la vesce hérissée et la vesce cultivée (en fait forme sauvage de la vesce cultivée). Les feuilles adultes sont composées d’un grand nombre de folioles, dont la taille varie selon les espèces : cf. tableau et photos ci-après.
    Types de sol privilégiés : Tout type de sol pour la vesce cultivée. Sols neutres à acides et à texture limoneuse, argilo-siliceuse ou siliceuse pour la vesce hérissée.
    Type, période de germination ou de pousse, période de présence : plante annuelle pouvant germer toute l’année. Elle est donc visible à toutes les observations, mais moins facile à voir à la première observation de février-mars.
    Nuisibilité : Forte. Les vesces, très ramifiées et aux tiges pouvant être très longues, s’accrochent à la céréale, diminuant la lumière disponible et augmentant le risque de verse. Quand les densités sont importantes, elles passent au dessus et la recouvre. La gène peut être importante à la moisson.
    Cultures concernées : Les vesces sont présentes essentiellement dans les céréales d’hiver (blé et triticale) et les associations céréales-protéagineux d’hiver (la forte différence de pourcentage entre ces 2 types de cultures sur le graphique ci-après vient d’un biais dû au fait qu’une grande proportion des associations se trouve chez les agriculteurs du pays de Caux touchés par la vesce). Dans les parcelles concernées, on observe souvent une forte augmentation dans les céréales et associations, puis une forte baisse dans les autres cultures (cultures sarclées, prairies temporaires, féverole) sauf quelquefois en première année de prairie ou dans certaines féveroles. Les vesces semblent se développer préférentiellement dans les cultures d’hiver, mais chez les agriculteurs concernés, il y a peu de céréales de printemps (plutôt cultures sarclées ou féverole) qu’elles semblent pourtant pouvoir envahir (un exemple d’une parcelle dans l’Eure).
    Conseils en cas d’envahissements : Limiter les céréales d’hiver. Privilégier les cultures de printemps tardives. Faire des déstockages (déchaumages en fin d’été) et faux semis. Désherber de façon précoce par herse ou bineuse.

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (29) Guide des mauvaises herbes permaculteurs (27) Guide des mauvaises herbes permaculteurs (28)Chénopodiacées

    Fréquence, densité et répartition dans la région : En moyenne 11 % des parcelles ont une densité de chénopodiacées significative, avec une baisse entre 2002 et 2004. Les chénopodiacées sont surtout présentes chez les agriculteurs ayant des cultures sarclées, avec un pourcentage très important chez l’agriculteur dont les cultures principales sont des légumes de plein champ. La majorité des parcelles ont des densités faibles, inférieures à 1 plante par m2, et quelques parcelles ont des densités plus élevées allant jusqu’à 50 plantes par m2.
    Différentes espèces rencontrées : On rencontre 2 espèces différentes : le chénopode blanc surtout ainsi que l’arroche étalée (cf. tableau ci-dessous).
    Types de sol privilégiés : Tous types de sols. Le chénopode blanc est mésophile (besoins en eau moyens, sols sains) et nitrophile.
    Type, période de germination ou de pousse, période de présence : Plantes annuelles, qui germent au printemps ou en été. On ne les observe donc qu’à partir de l’observation d’avril-mai et jusqu’à la dernière observation d’août-septembre dans les cultures sarclées.
    Nuisibilité : Forte. Le chénopode blanc peut produire plusieurs milliers voire plusieurs dizaines de milliers de graines par pied, qui peuvent se conserver plusieurs dizaines d’années dans le sol. Le développement du chénopode blanc peut être très important sur sol riche.
    Cultures concernées : Par leur période de germination, elles envahissent principalement les cultures de printemps tardives en particulier les plantes sarclées : pommes de terre, betteraves fourragères, carottes, endives. On observe souvent une augmentation forte de la densité dans ces cultures puis une disparition dans les cultures d’hiver suivantes. On en trouve aussi mais moins fréquemment dans d’autres cultures de printemps : féverole, orge, pois, maïs, lin… ou bien en début de prairie temporaire (avec parfois une forte densité mais disparition par la suite). Si l’été est pluvieux, les chénopodiacées peuvent aussi envahir les cultures à maturité non encore récoltées comme la féverole qui ne recouvre presque plus le sol à ce moment là. Cela peut poser des problèmes à la récolte ainsi que pour la conservation des graines (humidité).
    Conseils en cas d’envahissements : Faucher au maximum les chénopodes à la floraison avant la formation des graines, écimer les cultures basses. Faire des déstockages et faux semis. Limiter les cultures de printemps tardives ou sinon les sarcler parfaitement. Sarclages précoces.

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    Moutarde des champs (Sanve) et Ravenelle

    Fréquence, densité et répartition dans la région : La moutarde des champs et la ravenelle sont présentes de manière significative chacune sur 10 à 15% des parcelles du réseau en moyenne. La plupart des parcelles ont des densités inférieures ou égales à 1 plante par m2, mais quelques parcelles ont des densités supérieures, allant jusqu’à 100 plantes par m2. On observe une augmentation de leur fréquence en 2004 (surtout pour la moutarde), année où l’hiver a été doux. La moutarde des champs est présente chez presque tous les agriculteurs du réseau avec des fréquences importantes chez 5 agriculteurs. La présence de la ravenelle parait plus localisée, avec des fréquences importantes chez 4 agriculteurs du réseau dont 3 sont dans le Pays de Caux.
    Différentes espèces rencontrées : La moutarde des champs et la ravenelle sont 2 espèces de morphologies assez proches appartenant à la famille des crucifères (voir tableau page suivante). Notons que la moutarde est plus sensible au gel que la ravenelle. Ce qui explique pourquoi après un
    hiver froid, la ravenelle reste dans les cultures d’hiver mais pas la moutarde, qui est donc plus fréquente dans les cultures de printemps.
    Types de sol privilégiés : Différents selon espèces (voir tableau page suivante).
    Type, période de germination ou de pousse, période de présence : Plantes annuelles pouvant germer toute l’année, avec un pic au printemps. On les trouve donc à toutes les observations.
    Nuisibilité : Forte. Plantes vigoureuses à croissance rapide, pouvant avoir un développement très important à la fois des tiges et des racines, qui gène fortement la culture. Chaque plant de moutarde peut produire plusieurs milliers de graines, qui peuvent se conserver dans le sol plusieurs dizaines d’années. Les semences de cultures peuvent les disséminer car elles sont petites et difficiles à trier. Les graines germent en surface (la plupart à moins de 2 cm de profondeur) avec une levée très rapide, cela rend efficaces les faux semis et les désherbages en prélevée.
    Cultures concernées : La moutarde des champs envahit plutôt les cultures de printemps : orge, pois, féverole, lin, plantes sarclées… (Notons que le très fort pourcentage trouvé pour les parcelles d’oléagineux est à prendre avec précaution dans la mesure où il concerne très peu de parcelles, qui
    sont pour la plupart des parcelles de lin situées essentiellement chez un seul agriculteur). Mais la moutarde des champs peut être aussi en densité importante dans les céréales et associations d’hiver. Ces dernières arrivent néanmoins souvent à étouffer l’adventice mais pas toujours. La ravenelle semble pouvoir envahir toutes les cultures de printemps et d’été (céréales, féverole, plantes sarclées…), on note néanmoins parfois des augmentations importantes de densités dans des cultures de printemps comme la féverole. Le petit nombre d’agriculteurs concernés ne permet pas de couvrir toutes les cultures (le graphique sur les cultures est donc à prendre avec prudence). Pour les deux espèces étudiées, on observe souvent une augmentation (parfois très importante) de la densité en première année de prairie temporaire puis une quasi disparition après la première fauche ou en deuxième année. On observe parfois des augmentations fortes de densité dans les céréales qui suivent une prairie temporaire. Ceci sera à étudier sur un plus grand nombre d’années pour comparer les densités avant et après prairies temporaires.
    Conseils en cas d’envahissements : Déstockages et faux semis. Limiter les cultures de printemps, sauf des cultures de printemps tardives avec faux semis et sarclages soignés, qui permettent au contraire de diminuer le stock de graines. La herse étrille n’est efficace qu’à un stade très jeune, à
    passez si possible avant l’hiver pour les cultures d’hiver envahies. Seule la bineuse est efficace plus tard au printemps car les plantules sont déjà bien enracinées. On peut parfois écimer ces adventices quand elles dépassent nettement de cultures basses (pois…).

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    Renouée persicaire et renouée pâle

    Fréquence, densité et répartition dans la région : Ces adventices sont présentes chez la plupart des agriculteurs du réseau avec des fréquences importantes chez 5 agriculteurs dont 2 ont des sols hydromorphes et dont 4 ont une proportion plus ou moins importante de cultures sarclées (maïs
    compris). Elles ont des densités significatives sur en moyenne 13 % des parcelles, avec une forte baisse au cours des années 2002 à 2004, due certainement au fait que 2003 et 2004 étaient des années sèches. Les densités s’étalent et peuvent aller jusqu’à 100 plantes par m2.
    Différentes espèces rencontrées : On rencontre deux espèces qui se ressemblent beaucoup : la renouée persicaire, et une sous-espèce de la renouée à feuilles de patience : la renouée pâle (appelée ainsi car les feuilles jeunes sont blanchâtres, couleur due à leur pilosité) : voir tableau ci-dessous.
    Types de sol privilégiés : Sols plutôt humides : voir tableau ci-dessous.
    Type, période de germination ou de pousse, période de présence : Plantes annuelles qui germent au printemps et en été. On les observe donc à partir de l’observation d’avril-mai et surtout à celles de juin-juillet et d’août-septembre.
    Nuisibilité : Elles peuvent être très nuisibles dans les cultures de printemps tardives. Chaque plant produit plusieurs centaines de graines, qui peuvent se conserver très longtemps dans le sol.
    Cultures concernées : Ces adventices envahissent essentiellement les cultures de printemps tardives : plantes sarclées et maïs, ainsi que d’autres cultures de printemps : féverole, pois, orge, blé… Seules quelques parcelles de cultures d’hiver sont touchées. On observe le plus souvent une forte baisse voir une disparition dans les cultures d’hiver (céréales et associations). On trouve à plusieurs reprises de fortes densités en première année de prairie temporaire, mais l’adventice disparaît les années suivantes.
    Conseils en cas d’envahissements : Faux semis. Eviter le compactage des terres humides. Désherbage avec la herse étrille ou la bineuse. Limiter les cultures de printemps tardives.

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    Chiendent rampant

    Fréquence, densité et répartition dans la région : Le chiendent rampant est relativement peu présent
    dans le réseau, on le trouve chez environ la moitié des agriculteurs avec des fréquences souvent faibles, un peu plus élevées chez 3 agriculteurs. Les densités sont significatives dans en moyenne 6% des parcelles, et sont souvent assez faibles : la quasi-totalité des parcelles a des densités inférieures à 5 plantes ou épis par m2, le chiendent étant souvent réparti par taches sur la parcelle.
    Caractéristiques principales de reconnaissance : cf. schéma. Préfoliation enroulée, feuilles vert sombre, glabres ou un peu velues. Les feuilles adultes sont rudes au toucher de haut en bas.
    Ne pas confondre avec : le ray-grass car leurs épis se ressemblent : mais les épillets du chiendent sont parallèles au rachis, alors que ceux du ray-grass sont perpendiculaires au rachis (voir tableau page 52). Le chiendent peut aussi se confondre avec l’agrostis stolonifère car celui-ci est vivace par stolons un plus fins que les rhizomes du chiendent (1 à 2 mm de diamètre) : voir tableau page 52.
    Types de sol privilégiés : Plante mésophile (besoins en eau moyens), on la trouve sur tous types de sols, mais elle préfère les sols riches, argileux, frais, compacts, neutres ou basiques. Elle craint les périodes chaudes et sèches.
    Type, période de germination ou de pousse, période de présence : Plante vivace par ses rhizomes de 2 à 3 mm de diamètre à partir desquels se développent des pousses verticales qui se ramifient au niveau du sol, au printemps, en été et en automne. Germination rare. On trouve l’adventice dans les observations de février à juin.
    Nuisibilité : forte. Le chiendent se développe rapidement en taches denses grâce à ses nombreux rhizomes horizontaux. C’est une plante capable de prélever des quantités importantes d’éléments nutritifs (azote, phosphore, potassium).
    Cultures concernées : Le chiendent touche surtout les céréales d’hiver telles que blé et épeautre, les associations d’hiver et la féverole de printemps, et en moindre mesure les prairies temporaires et le maïs. Le seigle semble permettre une baisse importante de la densité en cas d’infestation (un seul cas observé).
    Conseils en cas d’envahissements : déchaumages avec cultivateurs à dents pour extirper et dessécher les racines sans les fragmenter en période chaude et sèche, culture de seigle à introduire dans la rotation, cultures de printemps tardives étouffantes (association avoine/vesce, sarrasin, chanvre…) ou très bien sarclées, association seigle/vesce en engrais vert…

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (40) Guide des mauvaises herbes permaculteurs (41)

    Vulpin des champs

    Fréquence, densité et répartition dans la région : Le vulpin fait partie des adventices les plus fréquentes dans le réseau avec en moyenne 26 % des parcelles ayant des densités significatives et une grande partie des agriculteurs concernés. On observe cependant une absence totale de vulpin chez trois agriculteurs du réseau, dont deux produisent beaucoup de cultures de printemps tardives et le troisième a une rotation qui comporte un fort pourcentage de prairies temporaires, ce qui pourrait expliquer au moins en partie cette absence. On le trouve souvent avec des densités assez importantes qui s’étalent jusqu’à 100 plantes ou épis par m2. On observe une baisse en 2003 et une augmentation en 2004.
    Caractéristiques principales de reconnaissance : Cf. schéma ci-dessous et tableau p 52. Préfoliation enroulée. Teinte vert bleuté. Gaines des feuilles souvent mauves avec un liseré blanc. Plante glabre.
    Types de sol privilégiés : Bonnes terres limoneuses, limono-argileuses et argilo-calcaires. Craint les sols secs et trop acides.
    Type, période de germination ou de pousse, période de présence : Plante annuelle, qui germe en automne, hiver et printemps. On la trouve dans les observations de février à juin. Notons qu’à l’observation de juin-juillet, la densité est évaluée en nombre d’épis par m2 et non en nombre de pieds.
    Nuisibilité : Assez nuisible. Un pied de vulpin peut produire plusieurs milliers de graines. Mais cellesci ne se conservent pas très longtemps dans le sol : environ 3 ou 4 ans.
    Cultures concernées : Le vulpin envahit surtout les cultures d’hiver (blé, épeautre, triticale, associations, féverole) ainsi que les prairies temporaires, en particulier celles qui sont monospécifiques : trèfle ou luzerne purs. Il est aussi présent dans les cultures de printemps telles que
    orge, féverole, pois, lin, mais avec souvent des densités plus faibles et une baisse de celles-ci après des cultures d’hiver. Il est souvent absent dans les cultures de printemps tardives. Dans les prairies temporaires on observe souvent une forte augmentation de la densité en première année, qui reste forte en 2e année de luzerne ou de trèfle, mais qui diminue dans quelques cas fortement en 2e et 3e année de prairies temporaires multi-espèces à base de ray-grass, luzerne et/ou trèfle, peut-être parce qu’elles sont fauchées plus tôt. Nous avons besoin de plus d’années d’observation pour évaluer le rôle des prairies à long terme, car l’évolution de la densité de vulpin dans les céréales après prairie est très variable selon les cas (baisse voire disparition, densités stables, ou apparition dans le cas des prairies multi-espèces…).
    Conseils en cas d’envahissements : Déstockages et faux semis réguliers, labour, bineuse plus efficace que la herse, prairie temporaire de 3 ou 4 ans (de préférence multi-espèces) avec fauches ou broyages précoces avant que le vulpin ne monte en graines.

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    Ray-Grass

    Fréquence, densité et répartition dans la région : Le ray-grass est présent en densité significative sur seulement 7% des parcelles en moyenne, mais les densités peuvent être importantes, elles s’étalent jusqu’à plus de 100 plantes ou épis par m2. On le trouve souvent plutôt en fourrière. Il concerne surtout les deux agriculteurs du Plateau du Neubourg et un agriculteur du Pays de Caux.
    Caractéristiques principales de reconnaissance : Cf. schéma ci-dessous et tableau page 52. Plante glabre, face inférieure des feuilles brillante, gaine souvent rougeâtre.
    Différentes espèces rencontrées : On peut trouver du ray-grass d’Italie ou du ray-grass anglais, ainsi que des hybrides présentant les caractères des deux espèces. Le ray-grass d’Italie a une préfoliation enroulée alors que celle du ray-grass anglais est pliée. Ce dernier a également des
    oreillettes moins visibles que l’autre, et ses feuilles sont plus étroites. Une étude détaillée des espèces présentes dans le réseau n’a pas été réalisée.
    Types de sol privilégiés : Tous types de sols. Néanmoins, le ray-grass anglais préfère les sols assez humides, et le ray-grass d’Italie est nitrophile.
    Type, période de germination ou de pousse, période de présence : Le ray-grass d’Italie est annuel à pluriannuel, le ray-grass anglais est pluriannuel. Ils peuvent germer toute l’année. Ils sont surtout visibles et plus facile à déterminer à l’observation de juin-juillet.
    Nuisibilité : C’est une graminée fourragère cultivée dans les prairies, qui peut devenir une « mauvaise herbe » assez nuisible dans les autres cultures de la rotation. Le ray-grass d’Italie peut produire plusieurs milliers de graines par pied. Mais celles-ci ne se conservent pas très longtemps dans le sol :
    environ 3 au 4 ans.
    Cultures concernées : Le ray-grass envahit surtout les céréales d’hiver et de printemps, les associations d’hiver, ainsi que la féverole de printemps. On en trouve aussi en très fortes densités dans les luzernes pures (en augmentation par rapport aux cultures précédentes, ou en augmentation en 2e ou 3e année de luzerne). Il est peu présent ou en très faibles densités dans les cultures de printemps tardives (plantes sarclées, maïs).
    Conseils en cas d’envahissements : Déstockages et faux semis réguliers, labour, bineuse plus efficace que la herse, prairie temporaire de 3 ou 4 ans avec fauches ou broyages précoces avant que le ray-grass ne monte en graines

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (45) Guide des mauvaises herbes permaculteurs (46)

    Folle Avoine

    Fréquence, densité et répartition dans la région : La folle avoine est assez peu fréquente dans le réseau, elle se trouve en densité significative sur en moyenne 9% des parcelles. On la trouve néanmoins chez plus de la moitié des agriculteurs et avec des fréquences assez importantes chez 3
    agriculteurs dispersés dans la région. La plupart des parcelles ont des densités inférieures à 1 plante par m2 mais quelques parcelles ont des densités plus importantes qui peuvent aller jusqu’à 20 plantes ou épis par m2.
    Caractéristiques principales de reconnaissance : cf. schéma ci-dessous et tableau page 52. Préfoliation enroulée, feuilles larges qui se vrillent, souvent pliées au niveau de la nervure centrale, teinte vert bleuté.
    Types de sol privilégiés : Plante mésophile (besoins en eau moyens). Préfère les sols argilo-calcaires mais fréquente aussi sur sols limono-argileux ou limoneux, neutres à légèrement décalcifiés.
    Type, période de germination ou de pousse, période de présence : Plante annuelle. Germinations surtout au printemps et en automne. Elle est visible surtout à l’observation de juin-juillet.
    Nuisibilité : Forte. Un pied produit de l’ordre d’une centaine de graines, qui se conserveraient de 3 à 6 ans. La graine pouvant germer à plus de 10 cm de profondeur, les levées sont étalées, elles rendent donc le désherbage et les faux semis difficile. C’est une plante qui gèle quand la température descend en dessous d’environ -12°C. Sa taille dépasse la plupart des céréales et peut gêner fortement les cultures peu denses, mais a du mal à se développer dans les cultures très denses.
    Cultures concernées : La folle avoine envahit les cultures de printemps comme le lin, la féverole ou l’orge, mais aussi les céréales d’hiver, en particulier le blé, l’épeautre et l’orge d’hiver. On observe souvent une baisse dans le triticale et les associations type triticale-pois, ainsi que dans les prairies temporaires ou luzernes pures avec souvent une disparition au cours de la prairie. Mais on observe aussi des augmentations parfois fortes de densités après des prairies temporaires ou luzernes de 1, 2 ou 3 ans. Nous n’avons pas assez d’exemples et assez d’années d’observation pour évaluer le rôle des prairies temporaires et leur durée sur la maîtrise de la folle avoine à long terme.
    Conseils en cas d’envahissements : Privilégier les céréales denses ou hautes : avoine, seigle, triticale, variétés de blé hautes. Fourrages annuels fauchés au printemps, suivis éventuellement d’une culture de printemps tardive. Déstockage jusqu’en fin d’hiver par 1 ou 2 déchaumages superficiels après la moisson d’une culture envahie, avant de mettre en place une culture de printemps.

    Guide des mauvaises herbes permaculteurs (47) Guide des mauvaises herbes permaculteurs (48) Guide des mauvaises herbes permaculteurs (49) Guide des mauvaises herbes permaculteurs (50)

    Bibliographie Chambre d’Agriculture de l’Eure. (2001). Zoom sur … 100 ans d’Agriculture dans l’Eure. DUCERF G. ; THIRY C. (2003). Les plantes bio-indicatrices : guide de diagnostic des sols. Briant, Editions Promonature. MAMAROT J. ; PSARSKI P. ; ROUQUIER R. (1997). Mauvaises herbes des cultures. 1e édition, Paris, ACTA. METEO France. Le climat de Haute-Normandie. POUSSET J. (2003). Agricultures sans herbicides : principes et méthodes.1e édition, Paris, Agridécisions, Groupe France Agricole. RODRIGUEZ A. (2004). Le contrôle de la flore adventice en grandes cultures biologiques : première partie : connaître la biologie des adventices pour mieux les maîtriser. Alter Agri, novembre/décembre 2004, n° 68. SERDA. (1988). Les sols de Haute-Normandie : carte au 1/250 000e et guide d’utilisation. Rouen, Imprimerie Lecerf.

    Schémas et tableaux Les schémas présents dans ce document ont tous été tirés du livre de l’ACTA : Mauvaises herbes des cultures (cf. ci-dessus). Les tableaux ont été réalisés en se basant essentiellement sur les informations contenues dans ce même guide.

    Photos Toutes les photos présentes dans ce guide et sur la couverture ont été réalisées par Véronique Zaganiacz lors des observations réalisées sur les parcelles des agriculteurs du réseau de référence du GRAB HN

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    • Ptitlouis

      Ptitlouis -

      J'avoue que c'est complexe et que moi même je m'y suis perdu. Mais dans l'esprit de partage, je me suis dit que certains y comprendraient mieux que moi. Ben c'est raté :)

    2 réponses à “Le guide des « mauvaises herbes »”

    1. Ptitlouis Ptitlouis dit :

      J’avoue que c’est complexe et que moi même je m’y suis perdu. Mais dans l’esprit de partage, je me suis dit que certains y comprendraient mieux que moi. Ben c’est raté :)

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